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L'article provient de TVA Nouvelles

Torture et meurtre à Lachine: un ado meurtrier «ne se souvient pas»

L’ado meurtrier témoigne au procès d’une accusée, mais il s’est montré jusqu’à présent très peu loquace

Jimmy Méthot, 27 ans, aurait été tué dans une résidence de Lachine, en septembre 2021.
Jimmy Méthot, 27 ans, aurait été tué dans une résidence de Lachine, en septembre 2021. Photo d'archives, AGENCE QMI (Pascal Girard)
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Michael Nguyen

2024-04-03T15:20:40Z
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Un adolescent qui avait participé à un «massacre» s’étant soldé en meurtre à Lachine s’est montré peu commode au procès d’une autre accusée en répétant qu’il ne se souvenait de rien, quitte à être accusé d’outrage au tribunal.

• À lire aussi: Torturé et tué à Lachine: après le «massacre», elle appelle pour le ménage

• À lire aussi: «Je ne veux pas crever comme ça!»: un Montréalais torturé et poignardé à mort à la suite d’une dispute

«Je ne me souviens pas de ce que je faisais cette nuit-là. Je ne me souviens pas c’était où. En vrai, je ne me souviens pas de grand-chose», a témoigné avec froideur un ado meurtrier, ce mercredi au palais de justice de Montréal.

À coups de réponses aussi imprécises que courtes, l’ado témoignait au procès de Véronique Manceaux, accusée du meurtre au premier degré de Jimmy Méthot.

PHOTO FOURNIE PAR LA COUR Véronique Manceaux, accusée du meurtre au premier degré de Jimmy Méthot. PHOTO FOURNIE PAR LA COUR
PHOTO FOURNIE PAR LA COUR Véronique Manceaux, accusée du meurtre au premier degré de Jimmy Méthot. PHOTO FOURNIE PAR LA COUR PHOTO FOURNIE PAR LA COUR

Selon la Couronne, M. Méthot, 27 ans, s’était rendu chez l’accusée en septembre 2021. Une dispute aurait éclaté et Manceaux a frappé la victime, qui aurait tenté de fuir.

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Jimmy Méthot, victime d’un meurtre sordide en septembre 2021 à Montréal. PHOTO tirée de la page Facebook de Jimmy Méthot
Jimmy Méthot, victime d’un meurtre sordide en septembre 2021 à Montréal. PHOTO tirée de la page Facebook de Jimmy Méthot Photo tirée de Facebook
Un «massacre»

Ses assaillants, dont l’adolescent, l’en auraient empêché et l’auraient torturé, entre autres en lui faisant boire du liquide inflammable. Et après lui avoir servi un «dernier repas», ils l’ont achevé.

«Je ne veux pas crever comme ça», auraient été les derniers mots de la victime.

Lors d'une perquisition chez Véronique Manceaux, les policiers se sont attardés à cette boîte de pâté au poulet. Selon la Couronne, la victime se serait fait servir un «dernier repas» avant d'être tuée dans la résidence.
Lors d'une perquisition chez Véronique Manceaux, les policiers se sont attardés à cette boîte de pâté au poulet. Selon la Couronne, la victime se serait fait servir un «dernier repas» avant d'être tuée dans la résidence. PHOTO FOURNIE PAR LA COUR

Un nettoyage des lieux a ensuite été effectué, avec l’aide d’une amie de Manceaux.

«Elle m’a dit qu’ils ont pris une machette et qu’ils ont couru après un gars et qu’ils ont viré fous sur lui au point où c’était un massacre», avait témoigné cette femme, la semaine dernière.

De l'allume-charbon a été découvert dans le domicile de Véronique Manceaux, où Jimmy Méthot aurait été tué.
De l'allume-charbon a été découvert dans le domicile de Véronique Manceaux, où Jimmy Méthot aurait été tué. PHOTO FOURNIE PAR LA COUR

Or, si la Couronne voulait faire témoigner l’ado, ce dernier n’était pas tenté de coopérer, affirmant même qu’il ne se souvenait de rien, même pas du nom de la victime.

«Jimmy [Méthot]? Non, je ne sais pas c’est qui», a-t-il dit.

Quant à Manceaux, le jeune a laissé entendre qu’il ne la connaissait pas, se référant à elle comme «la femme», ajoutant ne pas se souvenir du meurtre. Et ce, même si Me Jasmine Guillaume de la Couronne lui a rappelé qu’il avait plaidé coupable de meurtre, écopant de 9 ans de garde.

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«C’est possible, je ne sais pas», a-t-il dit plus tard d’un air désinvolte.

Une trousse de premiers soins avec des bandages souillés a été retrouvée au domicile de Véronique Manceaux.
Une trousse de premiers soins avec des bandages souillés a été retrouvée au domicile de Véronique Manceaux. PHOTO FOURNIE PAR LA COUR
Outrage au tribunal

La Couronne lui a toutefois rappelé qu’il avait signé un document où il reconnaissait certains faits. Face à l’absence de coopération du témoin, la procureure a ensuite fait jouer en salle d’audience le témoignage du jeune lors d’une audience précédente.

Beaucoup plus volubile, ce dernier était alors beaucoup plus précis dans ses réponses. Le jury n’a toutefois pu entendre que les premières minutes de l’enregistrement, puisque le jeune s’est rapidement levé pour mettre fin à l’exercice.

«Je suis désolé mais je suis tanné, mettez-moi un outrage au tribunal, j’en ai fini de tout ça, désolé», a laissé tomber l’ado meurtrier qui est maintenant majeur.

Face à cette situation, le juge Daniel Royer a mis fin à l’audience pour la journée, avant d’expliquer la situation au jury.

«Il ne veut pas témoigner, je lui ai expliqué que c’était une obligation, a dit le magistrat aux jurés. Je lui ai donné le reste de la journée pour réfléchir, s’il refuse, je vais le citer pour outrage au tribunal, ça pourrait avoir de graves conséquences pour lui. On va voir s’il va changer d’idée.»

Les audiences reprendront donc ce jeudi, sans que personne ne sache ce qui pourrait se passer. Mais le juge a été clair: même si l’adolescent se bornait à refuser de témoigner, le procès «va continuer, mais d’une autre façon».

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