Torture et meurtre à Lachine: l’accusée sous le crack, elle croyait que sa victime était un espion


Michael Nguyen
Une Montréalaise accusée d’avoir «massacré» un homme lors d’une soirée chez elle à Lachine croyait que sa victime était un espion, selon la déclaration d’un ado présent sur la scène, qui a ajouté que l’accusée était sous l’effet du crack.
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«Elle était dans une sorte de mission, elle lui donnait des claques, lui répétait qu’il ne comprenait pas ce qu’il avait fait», avait affirmé l’adolescent en question, dans un enregistrement présenté ce jeudi au procès de Véronique Manceaux, au palais de justice de Montréal.
Manceaux, 38 ans, est accusée du meurtre au premier degré de Jimmy Méthot, ainsi que d’outrage à son cadavre. Les événements seraient survenus en septembre 2021, chez elle, alors qu’elle était en compagnie d’autres personnes, dont un mineur qui a depuis plaidé coupable de meurtre.

Depuis hier, cet ado maintenant âgé de 20 ans est à la barre des témoins, à la demande de la Couronne. Il s’est toutefois montré peu commode, disant ne se souvenir de rien, au point où le juge l’a prévenu qu’il risquait d’être cité pour outrage au tribunal.
«C’était un événement traumatisant, il y a des trucs que j’ai évacués de mon cerveau», a expliqué le jeune ce matin.

Nuit d’horreur
Qu’à cela ne tienne, Me Jasmine Guillaume lui a alors rappelé une déclaration passée, où il avait indiqué que Manceaux aurait accusé Jimmy Méthot d’être un espion. Elle a ensuite fait jouer l’audio de sa déclaration, où le jeune homme s’était montré beaucoup plus volubile, décrivant la nuit d’horreur de la victime.
«[Manceaux] le battait en le questionnant, avait dit l’ado. [Jimmy Méthot] était confus, il ne comprenait pas.»
Selon le témoin, les autres personnes présentes dans le logement se demandaient aussi ce qui se passait, étant donné qu’ils étaient tous là pour «prendre un verre et regarder la télé».
Le passage à tabac aurait ainsi continué, jusqu’à ce que Manceaux demande à la victime si elle désirait un «dernier repas». Elle lui a ainsi servi un pâté au poulet, qu’il aurait mangé avec ses mains.

Enveloppé dans des draps
«Je n’avais rien vu de tel de ma vie, je n’en revenais pas», avait décrit l’adolescent, disant que par la suite, Manceaux avait pris Jimmy Méthot pour lui faire une simulation de noyade avec du liquide inflammable et de l’eau de Javel.

«[M. Méthot] répétait qu’il n’avait rien fait, il gigotait, il n’arrivait pas à respirer», avait expliqué le jeune dans sa déclaration présentée au jury.
La victime a fini par mourir, avant d’être enroulée dans une sorte de drap et d’être placée dans le garage de la résidence, avait ajouté le jeune.
Plus tôt dans le procès, une amie de Manceaux avait témoigné, disant avoir participé à un nettoyage des lieux dans les jours qui ont suivi.
«Elle m’a dit qu’ils ont pris une machette et qu’ils ont couru après un gars et qu’ils ont viré fous sur lui au point où c’était un massacre», avait témoigné cette femme, la semaine dernière.

Du box des accusés, Manceaux a écouté ce témoignage sans réagir et en prenant des notes. Défendue par Mes Carl Devost Fortin et Fanie Lacroix, elle a plaidé non coupable. Son procès, présidé par le juge Daniel Royer, se poursuit. Quant à l'ado, son témoignage s'est terminé avec le juge qui l'a cité pour outrage au tribunal, étant donné ses réponses évasives à répétition.
«Je vous ai donné des chances, malheureusement vous avez maintenu votre position. C'est votre décision», a dit le juge, devant les jurés, en annonçant que le procès du jeune sur ce chef se tiendra le mois prochain.
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