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L'article provient de 24 heures

«Tokuryū»: des criminels anonymes recrutent des ados sur les réseaux sociaux au Japon

AFP
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2024-05-27T21:01:11Z
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Au Japon, les autorités s’inquiètent de la multiplication des «tokuryūs», un terme utilisé pour décrire des criminels anonymes qui se servent des réseaux sociaux pour obliger des adolescents et de jeunes adultes à commettre des crimes.

En mai 2023, un cambriolage hors du commun a fait les manchettes au Japon. Trois hommes masqués sont entrés dans un magasin de bijoux d’un quartier huppé de Tokyo, en plein après-midi. Ils en sont ressortis avec un butin d’une valeur 300 millions de Yens, soit environ de 2 millions de dollars canadiens.

Ce genre de scène est tellement inhabituel au Japon que des témoins ont indiqué à la police qu’ils pensaient assister au tournage d’une série ou d’un film.

Plus surprenant encore: moins d’une heure plus tard, la police a retrouvé les cambrioleurs, trois jeunes hommes sans dossier criminel âgés de 16 à 19 ans. Ils n’avaient aucun lien entre eux et avaient tous été recrutés par des inconnus sur les réseaux sociaux.

Les voleurs ont écopé d’une peine de plus de quatre ans de prison, à l’exception du plus jeune, âgé de seulement 16 ans.

L’histoire illustre un nouveau phénomène criminel en pleine expansion baptisé «tokuryū», un mot-valise formé des termes «anonyme» et «fluide» en japonais.

Cambriolages, fraudes et meurtres

Le terme «tokuryū» ne désigne pas une organisation en particulier. Il définit plutôt les individus impliqués dans des groupes criminels spécifiques. Ces groupes sont composés de personnes qui ne se connaissent pas et qui ont été recrutées par des étrangers en ligne.

De plus en plus de jeunes sont ainsi impliqués dans des activités criminelles après avoir accepté ce que les médias japonais désignent comme des «emplois à temps partiel sombres». Certains ont déclaré avoir été recrutés sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram et Facebook.

La plupart du temps, ces jeunes sont engagés pour commettre des cambriolages ou de la fraude. Les policiers croient toutefois que des meurtres non résolus pourraient aussi être liés au phénomène.

Selon l'Agence nationale de police (NPA), plus de 10 000 personnes arrêtées entre septembre 2021 et février 2023 sont classées comme «tokuryūs».

La plupart des personnes arrêtées ont raconté à la police que des menaces ont été proférées contre elles ou des membres de leur famille pour les inciter à continuer d'obéir aux ordres des criminels.

Avec les informations du Guardian et Japan Times

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