Toilettes mixtes à l’école: «Les garçons sont souvent immatures», affirme une enfant de 10 ans
QUB radio
La question est sur toutes les lèvres depuis le début de la semaine: faut-il oui ou non mettre en place des toilettes mixtes dans les écoles primaires et secondaires du Québec ?
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Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a déjà dit non. Les organismes de défense des droits LGBTQ+ estiment que c’est une décision qui ne sert qu’à ostraciser les jeunes qui se questionnent sur leur identité. Mais qu’en pensent réellement les premiers concernés par tout ce débat: les jeunes.
QUB radio a récolté plusieurs témoignages de jeunes filles et garçons qui fréquentent en ce moment un établissement scolaire. Certains sont au secondaire, d’autres, sont au primaire. Ce sont leur vie qui sera directement impactée par les toilettes mixtes. Et leur réponse est sans équivoque: c’est non.
«Je ne veux pas de garçons dans mes toilettes, a dit Léa, 7 ans. Ils ne sont pas très propres.»
- Écoutez James Galantino, directeur général du Conseil québécois LGBTQ, en entrevue au micro d'Alexandre Dubé, disponible en balado sur la plateforme audionumérique de QUB radio :
«Les filles en cinquième et sixième année, elles ont souvent leurs règles, et les garçons sont souvent immatures», a affirmé Marie, 10 ans.
Elle a peur d’être la cible de moqueries de la part des garçons de son école.
«Je pense que les garçons et les filles ont des besoins différents», a indiqué Philippe, 14 ans.
Pour de jeunes garçons et de jeunes filles dont le corps change, la notion d’intimité prend tout son sens, selon Lounis, lui aussi âgé de 14 ans.
«Je pense que ce serait malaisant pour les hommes de savoir qu’il y a une femme à côté d’eux quand ils utilisent l’urinoir», a mentionné le jeune adolescent.
- Écoutez La rencontre de l’heure Dubé-Dutrizac, avec Alexandre Dubé et Benoit Dutrizac, disponible balado ou en audiovisuel via la plateforme audio QUB radio :
Anouka, 15 ans, partage son avis, et va même plus loin.
«Ça ne me tente pas d’être aux toilettes et que le gars sur qui je trippe arrive», a-t-elle partagé.
Évidemment, il ne s’agit pas d’un sondage scientifique. Par contre, QUB radio n’a rencontré aucune voix discordante. Ce que certains jeunes ont également expliqué, c’est que les toilettes, pour eux, c’est un peu comme un refuge, un endroit où ils peuvent se réunir avec leurs amis et discuter de sujets qui ne peuvent pas être abordés devant tout le monde, au milieu d’un corridor.
*Le nom des mineurs a été changé pour préserver leur identité.