Tire-toi une bûche!


Rose-Hélène Côté
En cette semaine de notre fête nationale, j’ai eu envie de souligner notre français québécois. En effet, nous avons notre propre couleur et elle est belle.
Les choix ne manquent pas, mais comme l’été vient officiellement de commencer, abordons les expressions impliquant ce thème.
L’été rime avec la corde à linge. D’abord, notons que cette expression n’a pas forcément de lien avec une gueule de bois. En effet, «passer la nuit sur la corde à linge» signifie simplement «passer une nuit blanche». La provenance que j’ai trouvée de cette expression est très intéressante! Pendant la crise économique de 1929, il y avait des dortoirs à 5 cents pour les chômeurs avec une corde pour déposer la tête. Cette corde était retirée au matin. On peut supposer que ces dormeurs n’avaient pas un sommeil de plomb...
Devant un feu en camping l’été, on dira à notre compagnon, de façon littérale ou figurée, «tire-toi une bûche». Il pourra alors prendre sa chaise ou une bûche pour s’y asseoir. Cette expression remonte à la colonisation française et à la grande précarité dans laquelle vivaient les colons. Ils n’avaient alors que des billots de bois sur lesquels s’asseoir. Aujourd’hui, nous avons le loisir d’utiliser l’expression au figuré.
En ce qui concerne «avoir son voyage», cela signifie «en avoir marre, avoir dépassé sa limite». Une explication serait qu’un «voyage», au Québec, peut faire référence au chargement d’un camion de déménagement notamment, qui aurait dépassé sa capacité.
Saviez-vous que l’équivalent français de l’expression québécoise «il pleut à boire debout» est «il pleut comme vache qui pisse»? Plus élégante de notre côté de l’Atlantique...
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