Tiers pays sûrs : Le Bloc et le NPD réclament la suspension de l’entente avec les États-Unis

Raphaël Pirro | Agence QMI
Le Bloc québécois et le NPD demandent au gouvernement fédéral de suspendre l’Entente sur les tiers pays sûr en vertu duquel le Canada se doit d’offrir l’asile aux migrants qui traversent la frontière ailleurs qu’à un poste frontalier reconnu.
• À lire aussi: Éric Duhaime n’exclut pas l’option d’un mur entre le Canada et les États-Unis
• À lire aussi: Legault a perdu le contrôle de l’immigration, affirme PSPP
• À lire aussi: Une manifestation en soutien aux sans-papiers prévue à Montréal
Ces derniers ont la plupart du temps recours à des passeurs, même si le service est interdit par le Code criminel canadien.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a vertement critiqué l’approche du gouvernement Trudeau pour sa gestion globale du dossier, mais aussi pour l’aménagement du chemin Roxham, pour lequel plus de 500 millions $ ont été investis, rapportait «Radio-Canada» mardi.
Plusieurs contrats pour agrandir et bonifier des installations dans le secteur de Lacolle ont été accordés sans appel d’offre, dont quelques-unes à un donateur du Parti libéral.
Un système «complètement farfelu»
Pour M. Blanchet, ces efforts visent au contraire à pérenniser, voire à étendre le système déjà en place.
Alors que le gouvernement renégocie depuis un certain temps les termes de l’entente avec les États-Unis, M. Blanchet suggère que «dans l’intervalle, il est urgent d’arrêter ce phénomène qui est à l’extérieur des règles d’intégration ou des mécanismes d’intégration et à l’extérieur de l’État de droit».
À ses yeux, c’est un système «complètement farfelu» et «institutionnalisé à coup de centaines de millions de dollars par un pays du G7», dont les premières victimes sont les migrants eux-mêmes, «à qui on a fait de fausses représentations».
«On est rendu dans des extrêmes difficilement acceptables», a-t-il ajouté.
Alexandre Boulerice, vice-chef du NPD, est aussi d’avis qu’«il faut suspendre l’accord des tiers pays sûrs avec les États-Unis et ensuite de ça, être capable d’avoir un système qui va être unique et valide pour tout le monde».
«L’idée de fermer le chemin Roxham ne tient pas la route, parce que ce n’est qu’un chemin parmi d’autres sur une frontière qui est immense avec des centaines de kilomètres. Si on ferme cette route, ils vont passer par le boisé à côté, ou le champ à côté, jusqu’à tant qu’ils croisent un policier», a-t-il déclaré.
La nécessité de renégocier l’entente fait l’unanimité à Ottawa, mais le gouvernement Trudeau reste muet sur les points d’achoppement qui fait durer les négociations entre le Canada et les États-Unis.
De leur côté, les conservateurs reconnaissent aussi le besoin de revoir l'entente, mais n'en demandent pas la suspension à court terme.