Thuya, érable à sucre ou lilas: quels arbres sont les plus nombreux à Montréal?
Une chercheuse présente ses résultats étonnants au Congrès de l’Acfas


Mathieu-Robert Sauvé
L’île de Montréal compte deux fois plus d’espèces d’arbres qu’on pensait, a découvert une chercheuse, qui a aussi constaté qu’il y en a beaucoup plus dans les secteurs les plus nantis.
«Ma plus grande surprise a été de constater qu’il y a de grandes différences entre les quartiers. Plus un secteur est favorisé, plus il y a d’arbres, autant sur les terrains privés que sur les sites publics», lance la biologiste Emma Bacon qui a présenté ses résultats au 92e congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) qui se tient cette semaine à l’École de technologie supérieure, à Montréal.


Le quartier Notre-Dame-de-Grâce (NDG), par exemple, compte trois fois plus d’arbres et deux fois plus d’espèces (142 contre 66) que Parc-Extension. On compte 2078 arbres par parcelle de 200m à NDG contre 642 à Parc-Extension, a calculé l’étudiante à la maîtrise de l’Université Concordia.
Avec son équipe, elle a identifié et mesuré un à un plus de 28 000 arbres, tant sur les terrains privés que dans les parcs et les espaces institutionnels comme les entreprises et les écoles.
Ses observations, encore inédites, révèlent que l’île de Montréal compte 317 espèces, presque deux fois plus qu’on le pensait.
Le thuya, champion
L’étudiante a fait la liste des quatre essences les plus populaires sur le territoire: le thuya occidental, l’érable à sucre, le lilas et l’érable à Giguère.


Son projet incluait une collecte de données dans 22 secteurs de l’île, de Pierrefonds à Pointe-aux-Trembles.
«Le plus long était de frapper aux portes pour demander aux gens la permission de répertorier leurs arbres», explique-t-elle au Journal.
Partout, les résidents ont été très accueillants.
«Les inventaires d’arbres sont basés sur les terrains publics; on ignore en général ce que les gens cultivent chez eux, dans leur cour par exemple», explique la codirectrice de recherche de Mme Bacon, Carly Ziter, professeure à l’Université Concordia.


Précieux services
Originaire de Windsor, en Ontario, Emma Bacon voulait étudier la végétation en milieu urbain, c’est pourquoi elle a choisi de mener ses études supérieures à Montréal.
«Les arbres nous rendent de précieux services en ville. Ils diminuent les effets de la chaleur, hébergent une multitude d’oiseaux et d’insectes et nous font du bien au moral», explique la biologiste.
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