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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Thriller psychologique bouleversant

Photo courtoisie, Melania Avanzato
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2022-01-23T05:00:00Z
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Créatrice d’émotions fortes et bouleversantes, Karine Giebel, la reine du polar français, invite ses fans à la suivre dans un suspense psychologique sans temps mort, où elle explore la différence et l’amitié. Glen Affric, son douzième roman, raconte l’histoire de Léonard, un adolescent costaud qui vit avec une différence, et qui la subit surtout. Lorsqu’un de ses tortionnaires s’en prend à son chat, il disjoncte complètement. 

Léonard se répète chaque jour et chaque nuit une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour d’école, dans la rue, autour de lui. Pour lui, pas de doute : il est un crétin, un imbécile, un connard, un idiot.

Ses camarades de classe l’ont surnommé « le triso » et ne se gênent pas pour l’appeler « Léonard le bâtard ». Enfant adopté, il sait qu’il n’est pas comme les autres et il a bien compris que le monde n’est pas fait pour ceux qui sont différents, et qu’être différent entraîne la moquerie, le taxage, l’ostracisme, une vie quotidienne marquée par les menaces et la violence permanente.

Léonard encaisse et se réfugie dans un rêve : il se voit à Glen Affric, un village d’Écosse qui lui apparaît comme le paradis sur Terre. Mais les rêves de certains sont promis à une réalité cauchemardesque.

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Karine Giebel souhaitait rendre hommage à Des souris et des hommes, le chef-d’œuvre de l’écrivain américain John Steinbeck. « Ça fait longtemps que je veux faire ça, mais je réfléchissais à la manière de le faire. Je suis partie avec l’idée de créer mon propre Lennie, mon propre Léonard, et après, tout s’est enchaîné. »

Le drame raconté par Steinbeck l’a marquée. « C’est un livre qui m’a bouleversée : je l’ai relu sept ou huit fois. Ce qui m’impressionne, c’est la façon dont il arrive à nous donner des émotions fortes avec des histoires qui ont l’air simples. Il y a une force incroyable dans ce qu’il écrit. »

Un héros adolescent

Karine Giebel a longtemps réfléchi à son personnage de Léonard. « J’ai décidé de partir sur un héros adolescent et tout de suite s’est imposé un personnage qui avait un retard mental et qui allait en souffrir. Quelle est la place, dans notre société, des gens qui sont hors normes, qui ont un handicap, qu’il soit moteur ou mental ? »

Elle voulait créer un personnage différent par son handicap, mais aussi par son histoire personnelle. « Je voulais traiter de la différence et de la place qu’on lui donne dans notre société. »

Elle a beaucoup travaillé dans le milieu scolaire quand elle était étudiante, puisqu’elle était surveillante. « Je n’ai pas vu de cas de rackets, mais j’ai vu des cas de harcèlement. Je crois que ça a toujours existé, mais aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, c’est plus difficile. »

Dans le roman, elle dépeint aussi le milieu carcéral pour les mineurs. « J’avais des bases parce que j’ai écrit, en 2006, Meurtres pour rédemption. Pour Glen Affric, j’ai à nouveau lu des documents, des témoignages. Je me suis rapprochée d’associations qui viennent en aide aux détenus et qui m’ont envoyé des témoignages. »

  • Avec plus de deux millions de livres vendus à travers le monde, Karine Giebel s’est forgé une place à part dans le paysage littéraire français. 
  • Elle est l’auteure de Meurtres pour rédemption, Les morsures de l’ombre, Jusqu’à ce que la mort nous unisse, Purgatoire des innocents.
  • Ses livres ont mérité de nombreux prix et sont traduits en une douzaine de langues.
  • Elle habite à Toulon.
Photo courtoisie
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