Thomas Beaudoin parle de sa fille pour une rare fois
Carolyn Richard
Le parcours de Thomas Beaudoin est très impressionnant. Alors que le public québécois l’a véritablement découvert grâce à la série marquante Hubert & Fanny, son arrivée dans STAT sous les traits du Dr Davis a vite résonné dans le coeur des fans de la série. Vivant à Los Angeles depuis plusieurs années, l’acteur revient toujours avec joie au Québec, où il replonge dans ses racines.
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Thomas, tu es né au Québec à Thetford Mines. Tu as vécu à Drummondville, tu as étudié en psychologie, tu as travaillé comme mannequin international, puis tu as étudié au célèbre Lee Strasberg Theater and Film Institute. Depuis plusieurs années, tu vis de ton métier d’acteur à Los Angeles, où tu as même remporté des prix, dont récemment celui du meilleur acteur dans le cadre du festival de films Central Coast International, pour le court métrage Secrets Not Buried. Quelles sont tes réflexions lorsque tu regardes le chemin parcouru?
C’est gentil de le mettre dans cette perspective. J’ai toujours l’impressionque je ne fais que commencer. Bien que je la ressente au moment opportun, la fierté n’est pas un sentiment auquel je m’attarde. Je suis content de vivre ma vie. Je suis très conscient de la chance que j’ai. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas, et il y en aura aussi dans le futur. Il est certain que j’aimerais parfois revenir dans le passé pour rectifier des expériences avec les connaissances que j’ai aujourd’hui, mais c’est inutile de mettre de l’énergie sur ce genre de pensée. J’apprends à écouter mon instinct et à lui donner une voix. Justement, ce que j’aime de ce métier, que ce soit devant ou derrière la caméra, c’est qu’on est en exploration continue. Chaque opportunité est différente de la précédente. Il n’y a rien de plus enivrant que le travail de collaboration; de trouver des gens qui ont pour objectif commun de faire avancer un projet spécifique ensemble, et qui sont ouverts aux idées de chacun.
Tu fais souvent la navette entre le Québec et les États-Unis. Lorsqu’on t’a approché pour jouer le Dr Davis dans la quotidienne STAT, as-tu hésité un moment?
C’est en discutant avec mon agente, Martine, ainsi qu’avec l’autrice, Marie-Andrée, que j’ai su que je pouvais plonger à pieds joints. Comme tu le mentionnes, je fais souvent le trajet entre les deux villes. À notre époque, la distance ne peut pas et ne devrait jamais être considérée comme un obstacle.
Connaissais-tu l’ampleur de la popularité de cette série?
C’est une production Aetios, et c’est diffusé dans une plage horaire qui convient beaucoup au public. Donc oui, j’avais une petite idée. (rires)
Quels points communs as-tu avec le Dr Davis?
Ça, c’est une information militaire top secrète. Et dans cette phrase se cachent quelques réponses. (rires)
Alors on laisse planer le mystère... Dis-moi, la série Hubert & Fanny t’a réellement fait connaître du public québécois, mais tu avais aussi joué dans Trauma, Victor Lessard et Blue Moon, pour ne nommer que celles-là. Aimerais-tu jouer plus souvent au Québec?
Absolument! Il y a énormément de belles productions au Québec, et des équipes créatives inspirantes, autant au théâtre que devant et derrière la caméra. Mes projets aux États-Unis ne m’empêchent en rien de venir travailler au Québec. Comme je le disais tout à l’heure, de nos jours, le nombre d’options pour se déplacer entre deux villes rend la chose beaucoup plus facile.
Et quand tu es au Québec, est-ce que les gens te parlent encore d’Hubert & Fanny ou est-ce qu’on t’identifie maintenant au Dr Davis?
Je dirais les deux, de manière plutôt égale. Évidemment, STAT étant à la télévision présentement, ça génère une attention régulière du public. Je crois qu’Hubert & Fanny a touché les auditrices et auditeurs par sa vérité singulière et sa douceur attachante. Dans tous les cas, ce que je reçois est toujours positif, et j’en suis plus que reconnaissant.
Tu as encore de la famille ici. Reviens-tu les visiter régulièrement?
Oui, je reviens aussi souvent que je le peux. C’est en vieillissant qu’on se rend compte des choses importantes dans la vie. Mes racines au Québec sont profondes, ce qui me permet de faire pousser des branches et des fruits à l’international, tout en sachant d’où je viens. Ma famille aime voyager aussi, donc ça aide.
Ça te manque parfois de vivre au Québec?
Oui. Et je le dis sans hésitation. Il y a plusieurs choses du Québec qui me manquent: la culture, la langue française, les soupers à la bonne franquette avec mon monde, l’air frais, les quatre saisons. Je dois aussi avouer que c’est en sortant de cette zone de confort, c’est-à-dire en vivant à divers endroits, que je me suis exposé à d’autres manières de gérer les choses ainsi qu’à différentes solutions. Ça m’a permis d’apprendre et de m’ouvrir les yeux sur les avantages et les inconvénients de tous les lieux où j’ai habité.
Est-ce que ta vie à Los Angeles est très glamour ou si tu es plus du genre low profile?
Je ne peux pas me plaindre. Je fréquente parfois de beaux endroits remplis d’histoires originales. Cependant, j’ai vécu une belle vie glamour, comme tu l’entends, dans ma vingtaine. Maintenant, je consacre la majorité de mon temps à ma fille, à mes projets, à l’apprentissage d’autres angles de l’industrie, à quelques sports et à mes hobbies.
Quand tu reviens au Québec, y a-t-il des activités que tu veux absolument faire ou des endroits incontournables à visiter?
Je dirais que les activités diffèrent chaque fois. J’aime bien aller voir une pièce de théâtre, marcher en forêt, visiter un musée ou voir une exposition de photos. Ce ne sont pas des endroits précis, mais plutôt des moments qui m’importent. Voir ma famille, faire des soupers avec des amis, regarder un match ou jouer au hockey avec eux. Je suis un junkie du plaisir, qu’il soit question de sport, de bouffe, de nature ou de culture.
Cette vie professionnelle que tu partages entre le Québec et les États-Unis, ça ne doit pas être trop facile sur la vie de couple...
Honnêtement, je crois que tous les couples ont leurs lots de défis. Je crois fortement au pouvoir du choix, ce qui nous responsabilise face à notre vie. Quoique les obstacles soient différents, ils sont normaux, voire universels. La question revient toujours aux choix que nous faisons.
Jusqu’à maintenant, tu as joué toutes sortes de personnages, mais qu’est-ce que tu rêves de jouer que tu n’as pas encore exploré?
Oui, je trouve que j’ai eu de beaux personnages. J’aime aussi l’idée de diversifier. Je ne cherche pas un rôle spécifique à jouer. Le rôle ainsi que la production doivent me stimuler, me défier et me faire peur en même temps. J’ai un faible pour les histoires d’époque, sans en nommer une précise. J’ai un esprit imagé, donc l’histoire doit générer des tableaux qui m’inspirent.
De quels projets es-tu le plus fier?
J’ai une affection particulière pour les scénarios que j’ai coécrits avec un ami. Ce sont des histoires hors du commun. J’ai eu la chance de coproduire la lecture de l’un de ces scénarios en podcast, intitulé Run Rabbit Run, avec un cast incroyable et un sound designer très talentueux. C’est une expérience auditive unique.
Thomas, à quoi va ressembler ton automne?
J’aurai évidemment des tournages de STAT, alors ça inclura quelques voyages. Je travaille aussi à l’écriture de quelques scénarios, donc j’essaie de les avancer entre mes tournages pour arriver aux fêtes l’esprit libre. J’ai aussi quelques projets photographiques. Je n’aurai pas la chance de voir la saison des couleurs au Québec et j’en suis bien malheureux. Profitez-en pour moi! (sourire)