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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

The Smile au Festival d’été : l’âme de Radiohead plane sur le parc de la Francophonie

Thom Yorke aux commandes du concert de The Smile, au parc de la Francophonie, vendredi soir.
Thom Yorke aux commandes du concert de The Smile, au parc de la Francophonie, vendredi soir. Photo Cédric Bélanger/Le Journal de Québec
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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2023-07-15T03:40:11Z
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L’événement populaire était peut-être sur les plaines d’Abraham sous la direction de Pitbull, vendredi, mais l’événement musical par excellence s’est déroulé au parc de la Francophonie, où The Smile a fait planer l’âme de Radiohead lors d’un fabuleux concert rock.

• À lire aussi: Festival d’été de Québec: la grande «fiesta» de Pitbull met le feu aux Plaines

Qui aurait pensé que la première visite à Québec de Thom Yorke et Jonny Greenwood, deux des plus grands créateurs musicaux des 30 dernières années au sein de Radiohead, aurait lieu devant une poignée de festivaliers sur la seconde scène en importance du Festival d’été ?

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Certes, on attendait les Anglais sur les Plaines, mais on y a pas perdu au change. L’intimité et le niveau d’écoute que procurait le parc de la Francophonie rappelait le souvenir des deux performances de Radiohead à la Place des Arts de Montréal, en 2006.

Mis au monde en pleine pandémie et complété par l’excellent batteur Tom Skinner (le saxophoniste Robert Stillman vient les rejoindre 3-4 fois en cours de route), The Smile s'est présenté, au FEQ, comme le produit dérivé de Radiohead le plus abouti et possédant le plus beau potentiel de croissance.

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Exquis

Formé en majeure partie de toutes les chansons de l'album A Light For Attracting Attention, paru en avril 2022, le menu était alléchant. La dégustation a été exquise. 

Après une entrée aérienne sur Pana-Vision, Thom Yorke a laissé le piano, pris sa guitare et mis la pédale au fond en alignant The Opposite et A Hairdryer, durant laquelle le virtuose Greenwood a torturé sa six-cordes avec un archet.

Quelques nouveautés encore non disponibles, qui se retrouveront sur un second album, a annoncé Yorke, étaient aussi au programme.

Under Our Pillows, toute en accélération/ralentissement maîtrisé, et Read The Room, qui prend un virage rock jouissif dans sa seconde portion, ont mis en lumière le talent de compositeurs des deux musiciens, tout comme People on Balconies, autre proposition savamment complexe dont les influences jazz ont sonné comme du Radiohead époque Amnesiac.

Guitares rageuses

Les textures électroniques de The Smile ont évidemment pris la place qu’on attendait dans un projet mené par Thom Yorke, notamment durant l’entêtante The Smoke, mais à son meilleur, le concert était dominé par les guitares rageuses et dissonantes.

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C’était particulièrement le cas pendant We Don’t Know What Tomorrow Brings, enlevante au possible, You Will Never Work In Television Again et Bending Hectic, titre paru récemment hors album et dont la montée en puissance a donné une finale à couper le souffle.

Peu bavard, mais toujours aussi habité. Thom Yorke nous a quittés après avoir repêché une pièce d’une de ses excursions en solo. Doté d’un rythme stroboscopique qui se mariait parfaitement à des éclairages d’une grande finesse, Feeling Pulled Apart By Horses pourrait (devrait) devenir un incontournable des spectacles de The Smile.

Maintenant Radiohead sur les Plaines? Si le groupe reprend du service un jour, croisons les doigts. Sinon, The Smile sera toujours le bienvenu. 

Alvvays: statiquement vôtre

Monter sur scène tout de suite après les exubérants Teke::Teke (voir plus bas dans ce texte) n’était pas l’idéal pour la formation ontarienne Alvvays.

Pas que leur indie-pop n’est pas de qualité, au contraire, mais cinq musiciens statiques dans la plus pure tradition du shoegaze, ça contrastait avec la déflagration japonaise encaissée quelques instants plus tôt. À part quelques interventions de la chanteuse Molly Rankin, c’était tranquille au niveau de l’engagement avec la foule.

Musicalement, rien à redire. Leur prestation articulée autour des pièces de leur plus récent album Blue Rev, tout juste atterri sur la courte liste du prix Polaris, était impeccable. Elle a même gagné en intensité plus elle avançait, comme quoi trouver le bon alignement de chansons est un atout non négligeable.

Photo Cédric Bélanger/Le Journal de Québec
Photo Cédric Bélanger/Le Journal de Québec

Teke::Teke: fou comme dans un film de Tarantino

La comparaison est facile étant donné les influences et les origines japonaises des membres de l’inclassable groupe montréalais Teke::Teke, mais on avait le doux sentiment de se faire servir une version alternative de la trame sonore de Kill Bill, en milieu de soirée.

Le surf rock japonais progressif du septuor, mené par la très expressive chanteuse Maya Kuroki aux lunettes surdimensionnées, a en effet ce petit quelque chose de follement enivrant et exotique, grâce, entre autres, à l’utilisation d’un trombone, d’une flûte traversière et à leurs envolées instrumentales épiques.

Très ému de se retrouver sur une affiche prisée des mélomanes, le guitariste Serge Nakauchi Pelletier a enjoint tout le monde à profiter du moment présent. On pourrait ajouter pour ceux qui ont été convertis que la plupart des chansons au programme se retrouvent sur leur second album, Hagata, paru en juin.

Teke::Teke en concert au parc de la Francophonie, le 14 juillet.
Teke::Teke en concert au parc de la Francophonie, le 14 juillet. Photo Cédric Bélanger/Le Journal de Québec

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