Thaïlande/lèse-majesté: les progressistes «confiants» après une audition cruciale

Agence France Presse
En Thaïlande, le parti Move Forward (MFP), vainqueur des élections mais bloqué aux portes du pouvoir, s'est dit «confiant» lundi à l'issue d'une audition devant la Cour constitutionnelle au sujet de la promesse de réforme de la monarchie faite par le parti pendant sa campagne.
Le MFP a remporté la plupart des sièges lors des élections législatives de mai, mais les forces conservatrices militaro-royalistes opposées à son programme de réforme ont empêché Pita Limjaroanrat, alors chef du parti, de devenir premier ministre.
La Cour constitutionnelle a été saisie pour déterminer si la proposition du MFP de réformer la sévère loi de lèse-majesté a constitué une tentative de renversement de la monarchie constitutionnelle.
Pita a témoigné lors d'une audience lundi et a déclaré que celle-ci s'était bien déroulée.
«Si l'on considère la portée des lois et des accusations, la Cour constitutionnelle pourrait au pire nous demander d'arrêter la procédure (de campagne pour amender la loi)», a déclaré Pita en anglais, rejetant les suggestions selon lesquelles le parti risquerait d'être dissous.
La Cour a indiqué dans un communiqué qu'elle rendrait un arrêt dans cette affaire le 31 janvier.
L'actuel dirigeant du parti, Chaithawat Tulathon, a déclaré qu'il était persuadé que le programme du parti n'était pas contraire à la loi.
Le MFP a bénéficié d'un vote massif de la jeunesse urbaine thaïlandaise, lassée par une quasi-décennie de régime militaire, pour remporter une victoire électorale surprise en mai, battant le Pheu Thai, parti du magnat Thaksin Shinawatra, arrivé deuxième.
Les sénateurs - nommés par l'ancienne junte - ont empêché Pita de devenir premier ministre, et le Pheu Thai a formé une coalition sans le MFP autour de son candidat Srettha, incluant des partis pro-militaires.