Tétraplégique après un bête accident: «Je refuse d’arrêter de vivre»


Jérémy Bernier
Un homme de 41 ans devenu tétraplégique après un accident de vélo compte bien remonter en selle rapidement pour montrer à ses enfants «qu’il faut toujours se relever», malgré l’adaptation difficile à sa nouvelle vie.
«Il y a un avant et un après. Mais je refuse d’arrêter de vivre ou d’être une autre personne», confie Karim Douahi, rencontré par Le Journal.
En août dernier, ce qui devait être une sortie en famille mémorable en vélo au mont Sainte-Anne s’est finalement transformé en cauchemar pour l’homme de 41 ans.

Fermant la marche derrière sa femme et ses quatre enfants, le père de famille a raté une sortie de virage et a chuté tête première dans un petit ravin en bordure d’un sentier.
Ne sentant plus ses jambes et incapable de se relever, il a attendu de longues minutes avant que des passants ne lui viennent en aide.
«Quand je l’ai appelé pour savoir où il était, c’est un Français qui m’a répondu. J’ai compris qu’il s’était passé quelque chose de grave», raconte émotivement sa conjointe Caroline Proulx.

À l’hôpital, les examens ont confirmé le pire: sa dernière vertèbre cervicale et sa première vertèbre thoracique ont été fracturées, provoquant un étirement de la moelle épinière.
Nouvelle réalité
«Sur le coup, on ne comprenait pas l’ampleur de la chose, lance M. Douahi. Mais tu as beau avoir toute la volonté du monde, il y a des choses sur lesquelles tu n’as pas le contrôle. C’est challengeant.»
Même s’il a pu retrouver une certaine mobilité dans ses bras grâce à des mois de réadaptation, Karim Douahi reste paralysé du bas de la poitrine jusqu’aux orteils.

S’habiller, s’occuper de son hygiène, passer la bosse qui sépare la cuisine de la salle à manger... autant de gestes qui demandent maintenant beaucoup plus de temps et d’énergie. Un coup dur pour celui qui carburait à l’activité physique.
Une campagne de financement GofundMe a d’ailleurs été lancée par des amis pour adapter la maison familiale, comme le programme d’adaptation de domicile de la Société d’habitation du Québec a été suspendu temporairement cette année.

Se relever
Néanmoins, l’enseignant de formation devenu entrepreneur refuse de s’apitoyer sur son sort et compte bien continuer de mordre dans la vie à pleines dents. Il a même déjà commencé à magasiner les vélos adaptés.
«Quand les enfants vivent une chute dans un parc, on les encourage à y retourner pour affronter cette peur-là. C’est comme ça qu’on voit les choses. On veut montrer qu’il faut toujours se relever», explique Mme Proulx.

Karim Douahi compte d’ailleurs mener à terme les projets qu’il avait en tête, malgré son nouveau handicap.
«Il faut seulement que j’accepte de les faire à un autre rythme», conclut-il.
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