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L'article provient de Le Journal de Québec
Éducation

Test de français pour les futurs profs: 700 000$ tirés de la poche des étudiants en un an

Photo d'archives Agence QMI, Joël Lemay
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André-Sylvain Latour

2022-10-18T12:37:33Z
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Le fameux Test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFÉE) n’est pas seulement un examen difficile à réussir selon bien des étudiants, il est aussi une véritable vache à lait pour l’organisme qui le fait passer.

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Selon le rapport budgétaire 2020-2021 du Centre d'évaluation du rendement en français écrit, les droits de passation chargés aux clients adultes s’élèvent à 702 684$. C’est presque la totalité du budget de fonctionnement de 752 000$. Seulement 50 000$ proviennent d’une subvention gouvernementale.

Et d’autres montants suscitent des questions. Par exemple des frais de voyage de 100 000$, 84 000$ pour de la conseillance pédagogique et 272 000$ en honoraires et frais divers.

«C’est scandaleux», a indiqué Véronique Léger au micro de Richard Martineau, à QUB Radio. La chargée de cours et formatrice en français écrit à la Faculté des sciences de l’éducation et de l’éducation permanente estime que la partie rédaction du TECFÉE est amplement suffisante pour juger de la compétence grammaticale des futurs enseignants.

Fait à noter, le CÉFRANC permet aux étudiants de contester le résultat de leur examen, mais pas question pour eux de revoir leur copie.

Le TECFÉE comprend 17 points alloués au vocabulaire, ce qui est excessif selon elle.

«On demande le sens du préfixe path dans pathologie ou du suffixe aison dans le mot pendaison. Est-ce que ce sera un moins bon enseignant s’il ne les connaît pas?», s’est-elle questionnée.

Véronique Léger déplore également les questions sur des expressions françaises très pointues dans le TECFÉE, comme passer de charybde en scylla. Elle affirme que les étudiants immigrants peinent à en connaître les définitions.

Véronique Léger croit que tous les enseignants ne devraient pas être traités sur le même pied d’égalité. Elle se demande pourquoi un professeur d’éducation physique devrait être aussi connaissant des difficultés de la langue qu’un professeur qui enseigne le français? Elle souligne également que les futurs professeurs de français n’ont pas plus de cours de français à suivre que les autres professeurs, un non-sens, selon elle.

Même si elle est en faveur d’un examen de français pour les futurs enseignants, la forme est à revoir, estime madame Léger.

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