Tesla va enfin dévoiler son «robo-taxi», quelques années après ses concurrents

AFP
À quelques jours de la présentation jeudi du robo-taxi de Tesla, rumeurs et spéculations se multiplient tant le groupe maintient le mystère sur cet événement très attendu, même si des taxis électriques autonomes circulent déjà aux États-Unis et ailleurs depuis plusieurs années.
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Elon Musk, patron du spécialiste des véhicules électriques, distille des bribes depuis avril sur la présentation qu’il avait annoncée pour le 8 août, mais qui a été décalée au 10 octobre.
J’ai «demandé ce que je pense être un important changement de design à l’avant, et le temps supplémentaire nous permet de dévoiler quelques autres petites choses», expliquait-il mi-juillet.
Le 25 septembre, il révèle l’intitulé de l’événement: «We, Robot», en référence à l’œuvre de science-fiction I, Robot, d’Isaac Asimov, sortie en librairie en 1950 et adaptée au cinéma en 2004.
Une photo accompagne ce message, montrant ce qui semble être un objectif de caméra, avec la date de jeudi et Los Angeles, et un commentaire: «Ça va entrer dans les livres d’histoire.»
Pour le reste, ce ne sont que rumeurs et spéculations. Même le site de la présentation: les studios Warner à Los Angeles, qui permettraient de faire des démonstrations dans les rues de carton-pâte des décors de cinéma.
Des observateurs y ont aperçu des camions de Tesla et pris en photo un véhicule emballé dans un revêtement jaune vif, vu comme un camouflage du taxi autonome.
Assemblage
Le véhicule, qui serait baptisé «Cybercab», serait, pour certains, inspiré de la silhouette de la berline Model 3 de Tesla, sortie en 2017, mais, pour d’autres, du pick-up Cybertruck dont les livraisons ont commencé fin 2023 après plusieurs années de retard. Pour d’autres encore, ce serait un mariage des deux.
Mais le chemin reste long avant de pouvoir héler un Cybercab.
«Nous pensons que le déploiement du robo-taxi de Tesla à grande échelle est improbable dans les prochaines années», relèvent les analystes d’UBS.
Ceux de Wedbush s’attendent «à ce que Musk&Co dévoile des technologies autonomes “révolutionnaires”» jeudi, soulignant que très peu de présentations d’entreprises sont aussi attendues que celle-ci.
Des taxis sans chauffeur sillonnent pourtant déjà, avec des clients à bord, plusieurs villes des États-Unis depuis 2021 grâce à Waymo, de Google (Alphabet), et à Cruise, du géant automobile General Motors (GM).
Waymo dispose de plus de 700 taxis autonomes – des Jaguar blanches –, dont 300 à San Francisco, où ils sont désormais accessibles au grand public et plus seulement aux testeurs et aux développeurs.
Chaque semaine, 100 000 courses payantes – jusqu’à quatre passagers – sont effectuées avec Waymo, également présent à Phoenix (Arizona), Austin (Texas) – terres de Tesla –, à Los Angeles et, bientôt, à Atlanta (Géorgie).
Avec des voitures aussi facilement disponibles que celles d’Uber et Lyft, et des prix comparables, elles font désormais partie de la vie quotidienne de nombreux habitants et constituent une attraction touristique à part entière.
En Chine, les taxis autonomes gagnent de plus en plus de villes et sont volontairement bien moins chers que les taxis traditionnels.
Pour GM, la route est plus cahoteuse. Les activités de Cruise ont été suspendues en octobre 2023 après la mise en cause de plusieurs véhicules dans des accidents.
Cruise circulait alors dans les centres-villes de Phoenix, San Francisco, Houston et Austin. Elle a repris cinq mois plus tard à Phoenix, avec des chauffeurs à bord.
Bardés de caméras et de lidars (lasers de détection), les taxis sans chauffeur suscitent des débats intenses sur les avancées et les risques qu’ils représentent.
«Autopilot», système d’aide à la conduite de Tesla, a aussi été mis en cause dans des accidents mortels.
Outre le robo-taxi, les experts s’attendent à ce qu’Elon Musk fasse des annonces concernant d’autres projets comme la voiture électrique à bas prix Model 2 – autour de 25 000$, et qui est attendue en 2025 –, son robot humanoïde Optimus – attendu dans le commerce en 2026 –, ou encore son semi-remorque Semi, son roadster et peut-être même un Cybervan, version du robo-taxi pour une dizaine de personnes.
Pour Wedbush, Tesla va présenter «une technologie d’avant-garde destinée à révolutionner le transport urbain», grâce au duo intelligence artificielle-conduite entièrement autonome (FSD) qui représente 1000 milliards de dollars de valorisation à lui seul pour Tesla.