«T’es juste trop idiot»: piqué au vif par «Vive le Québec libre», un prof de secondaire envoie un message douteux à ses élèves
L’enseignant aurait véhiculé des préjugés et des insultes à plusieurs occasions cette année


Dominique Scali
Un professeur d’anglais d’un collège privé de Montréal n’a vraiment pas aimé que quelqu’un écrive «Vive le Québec libre» sur son tableau, au point d’envoyer un message insultant à tous les ados de sa classe.
«Je n’en revenais pas [...] C’est une réaction disproportionnée», s’étonne la mère d’un élève du Collège Mont-Saint-Louis, une école privée située dans le quartier Ahuntsic.
Le 29 mai dernier, un enseignant d’anglais a été piqué au vif quand un individu a écrit « Vive le Québec libre » sans permission sur son tableau vert.
Le professeur a dénoncé la «propagande» véhiculée, dans un message qu’il a envoyé à tous les élèves d’un groupe de deuxième secondaire sur la plateforme scolaire Google Classroom.
«Et en passant, le Québec est déjà libre. T’es juste trop idiot pour t’en rendre compte», a aussi écrit l’enseignant avant de présumer que l’élève «déteste le Canada» et est «probablement nul en anglais».

«La seule personne à blâmer, c’est toi! On est en 2025: presque tout le monde dans le monde est capable de communiquer en anglais. Il est temps de te réveiller», conclut-il.
«Moins-que-rien»
Depuis le début de l’année, le même enseignant aurait envoyé plusieurs messages douteux ou excessifs à ses élèves, si l’on se fie aux autres captures d’écran consultées par Le Journal.
Par exemple, dans un message incitant les jeunes à ne pas prendre de drogue, il mentionne que quand il était adolescent, plusieurs de ses pairs fumaient du cannabis.
«La plupart de ces gens que j’ai vu consommer sont aujourd’hui des nobodies [moins-que-rien]», écrit-il dans la version anglaise de son message.
Une façon peu efficace de faire de la prévention, qui repose sur des «jugements et raccourcis» au lieu de réellement éclairer les jeunes, déplore la mère interrogée.
À cela vient s’ajouter une tendance à recourir à des méthodes pédagogiques humiliantes, ajoute-t-elle.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Après le visionnement en classe de Breakfast Club, film culte pour ados des années 1980, l’enseignant aurait attribué aux élèves un personnage type auquel chacun correspond selon lui (les rejets, les rebelles, les populaires, les weirdos, etc.) et aurait affiché la liste dans le corridor, rapporte la mère.
«L’année est presque terminée, mais je ne veux juste pas que d’autres élèves vivent ça», explique celle qui a formulé une plainte après l’incident du tableau, y voyant la goutte de trop.
Mesure disciplinaire
De son côté, la directrice générale du collège, Sylvie Drolet, assure par courriel que la situation a été traitée avec «le plus grand sérieux».
«Une mesure disciplinaire a été prise à l’endroit de l’enseignant concerné. Par ailleurs, il ne sera pas de retour en classe d’ici la fin de l’année», ajoute Mme Drolet, sans pouvoir commenter davantage en raison de la confidentialité du dossier.
Contacté directement par courriel pour obtenir sa version des faits, l’enseignant en question n’a pas répondu au Journal.