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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Terrorisme: pas de prison pour une Montréalaise qui avait rejoint l'État islamique

La jeune femme a été prisonnière pendant cinq ans dans un camp avant de revenir au pays

Oumaima Chouay lors d'un récent passage au palais de justice de Montréal.
Oumaima Chouay lors d'un récent passage au palais de justice de Montréal. Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2025-07-21T15:05:37Z
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Une Montréalaise qui était allée rejoindre l’État islamique et qui a été rapatriée au pays n’aura plus à retourner derrière les barreaux au Canada.

«Je suis reconnaissante d’avoir eu une deuxième chance pour moi, pour mes enfants. J’espère que je pourrai apporter le meilleur pour ma famille», a déclaré, en pleurs, Oumaima Chouay lundi matin au palais de justice de Montréal.

La Montréalaise de 29 ans a plaidé coupable à une accusation d’avoir participé à une activité d’un groupe terroriste, près de trois ans après son retour au pays.

Elle avait 19 ans en 2014 lorsqu’elle a décidé de quitter le Québec avec une amie, aujourd’hui disparue, pour rejoindre les rangs de l’État islamique (ÉI). Elle est passée par la Turquie avant d’aboutir en Syrie.

Au sein du califat, les femmes servaient à soutenir leur mari combattant en préservant la foi religieuse à la maison et en éduquant leurs enfants, considérés comme la prochaine génération de combattants.

Oumaima Chouay s’est ainsi mariée à un combattant allemand moins d’un mois après son arrivée. Le couple s’est fait offrir une maison à Mossoul, en Irak, et une allocation financière.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Elle a alors affirmé à des amies au Canada n’avoir aucune intention de revenir dans un pays de kouffars, un terme désignant les personnes qui ne sont pas croyantes.

L’accusée, qui n’est pas soupçonnée d’avoir participé directement aux combats, a donné naissance à son premier enfant à la fin 2015. Elle a ensuite vécu à divers endroits sous contrôle du groupe terroriste, entre autres en Syrie.

Prisonnière dans un camp

Elle a finalement souhaité quitter l’État islamique deux ans plus tard, alors que le groupe armé a été défait par une coalition internationale.

Mais Chouay, enceinte, et son enfant ont été capturés par les Forces démocratiques syriennes lors de leur tentative de fuite.

Après avoir accouché par césarienne dans un hôpital militaire, la Montréalaise et ses enfants ont été transférés dans le camp d'Al-Roj, en Syrie, où ils ont vécu pendant cinq ans dans «des conditions terribles» selon son avocat, Dominique Shoofey.

Les habitants du camp Al-Roj, en Syrie, devaient vivre dans ces tentes en toile quelles que soient les conditions météorologiques.
Les habitants du camp Al-Roj, en Syrie, devaient vivre dans ces tentes en toile quelles que soient les conditions météorologiques. Photo AFP

«Cela pourrait encourager quelqu’un à se radicaliser. Mais elle est revenue ici avec la volonté de travailler à sa réhabilitation personnelle et sociale. Son objectif premier est sa famille, ses enfants», a martelé le criminaliste.

Rapatriée au Canada

Oumaima Chouay a finalement été rapatriée au Canada en octobre 2022 et elle a immédiatement été accusée de divers chefs de terrorisme.

Après 110 jours en détention, elle a pu être libérée en respectant des conditions strictes, dont un couvre-feu et le port d’un bracelet GPS.

Selon de récents rapports, celle qui étudie au cégep ne croit plus en l’idéologie de l’ÉI. Son risque de récidive et sa dangerosité sont extrêmement faibles.

«Il s’agit d’un cas très exceptionnel», a souligné la procureure de la Couronne fédérale, Carly Norris.

C’est pourquoi la juge Geneviève Graton a accepté de condamner Oumaima Chouay à une peine d’une journée de détention et une probation de trois ans, où elle devra poursuivre sa thérapie de dépolarisation.

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