Tentative de meurtre sur un avocat: un promoteur immobilier pourra suivre une partie de son procès à distance
Jean-François Malo avait notamment invoqué le trafic aux abords du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine


Camille Payant
Un promoteur immobilier de Joliette accusé de tentative de meurtre sur un avocat qui représentait le Mouvement Desjardins pourra suivre à distance son procès deux jours par semaine, en raison du trafic aux abords du tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine.
«Sa réalité ne diffère pas de celle de plusieurs travailleurs qui doivent faire le trajet soir et matin, à la différence que les travailleurs ne risquent pas une longue peine d’emprisonnement», a estimé le juge Christian Jarry mardi matin au palais de justice de Longueuil.
Jean-François Malo avait déposé une requête lundi matin au palais de justice de Longueuil afin d’obtenir la permission de suivre son procès à partir de chez lui, par visioconférence.
C’est que l’accusé habite à Joliette, qui se situe à 70 km du lieu où se tient son procès devant le juge Jarry. Son procès est prévu pour quatre semaines.
Selon la théorie du ministère public, Malo aurait envoyé deux hommes «assassiner» l’avocat Nicholas Daudelin à sa résidence de Mont-Saint-Hilaire en mars 2020. La victime a finalement été blessée à une jambe.
Trafic dans le tunnel
En raison des travaux dans le tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine, Jean-François Malo doit quitter son domicile à 6h00 du matin pour arriver à l’heure à ses audiences. Selon ses calculs, il passerait cinq heures par jour sur la route.
L’accusé souffre également d’apnée du sommeil, ce qui lui cause des troubles de sommeil. Son avocat, Me Karl-Emmanuel Harrison, a précisé le «caractère dangereux de conduire épuisé».
«L’apnée du sommeil, ça ne peut pas être une raison de ne pas se rendre au tribunal», s’était estomaquée la procureure de la Couronne, Me Marilyn L’Italien Le Blanc.
«Je conviens que certains des motifs allégués par l’accusé, notamment l’apnée du sommeil, sont un peu minces. Je considère cependant qu’il est bien connu que la circulation aux abords du pont-tunnel est notoirement difficile», a tranché le juge Jarry.
Me L’italien Le Blanc a proposé à l’accusé de se louer une chambre d’hôtel à proximité du palais de justice, ce qui représente «un coût minime, une fraction de ce que coûte ce procès». Une solution qui n’a pas été retenue par le tribunal.
En assistant à distance à son procès, l’accusé pourrait être privé de voir certaines vidéos seulement présentées en cour.
Plusieurs vidéos de caméras de surveillance dans le secteur de la résidence de M. Daudelin ont justement été visionnées en après-midi.
L'enquêteur à la Sûreté du Québec David Godbout a également exhibé des vidéos d'un immeuble à logements, où résidait un coaccusé, dans les heures suivant le crime. On y voyait un va-et-vient de plusieurs personnes d'intérêt dans le bâtiment. Jean-François Malo n'y a toutefois pas été vu.