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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Tentative de meurtre: Québec veut rouvrir l’enquête contre le promoteur immobilier Jean-François Malo

L'accusé voudrait que l’État paie ses frais d’avocats

Le penthouse qui appartient maintenant à une compagnie présidée par Jean-François Malo est situé dans cet immeuble du Vieux-Montréal (en blanc à l’avant-plan).
Le penthouse qui appartient maintenant à une compagnie présidée par Jean-François Malo est situé dans cet immeuble du Vieux-Montréal (en blanc à l’avant-plan). Photo Le Journal
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Jonathan Tremblay, Jean-Louis Fortin et Ian Gemme

2023-07-12T19:48:26Z
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Québec tient mordicus à ce que les contribuables ne paient pas les frais d’avocats d’un promoteur immobilier accusé de tentative de meurtre, qui prétend ne plus avoir un rond, mais dont l’entreprise vient d’acquérir un luxueux penthouse de 2 M$.

• À lire aussi: Le promoteur immobilier Jean-François Malo, accusé de tentative de meurtre, a fait disparaître 3,8 M$ au Cambodge

• À lire aussi: Un débosseleur achète un penthouse après avoir reçu un remboursement d'impôt de 5M$ auquel il n'aurait pas eu droit

C’est ce qu’on apprend dans une requête que le Procureur général du Québec (PGQ) a récemment déposée à la Cour, et dont Le Journal a obtenu copie.

Le PGQ entend demander au tribunal la permission de déposer de nouveaux éléments de preuve au dossier de Jean-François Malo.

Jean-François Malo, accusé
Jean-François Malo, accusé Courtoisie

 Depuis juin 2020, l’homme de 44 ans est accusé de tentative de meurtre contre un avocat. Son procès tarde cependant à s’amorcer, car il prétend ne plus avoir d’argent pour se défendre.

En mars dernier, il a fait valoir que ses frais d’avocats devraient être assumés par l’État.

Or, à peine quelques jours plus tard, l’entreprise qu’il préside est devenue propriétaire d’un luxueux penthouse de 2 M$, à Montréal. La transaction s’est officiellement jouée pour 0$, mais selon Malo, elle se serait conclue en échange de services rendus.

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Revenu Canada a d’ailleurs émis des doutes sur la manœuvre, et s’est adressé aux tribunaux pour mettre la main sur le condo.

On voit ici le penthouse cédé à une compagnie de Malo.
On voit ici le penthouse cédé à une compagnie de Malo. Capture d'écran du site web Sax sur le fleuve

Prêt à tout

À la Cour fédérale, le promoteur immobilier de Joliette a depuis dû expliquer comment sa société avait pu mettre la main sur un tel actif.

«La déclaration sous serment de M. Malo du 24 mai démontre que l’une des sociétés [qu’il dirige] est propriétaire d’un actif important depuis le 3 avril», écrit le PGQ dans sa requête, en référence au penthouse.

De plus, le 19 mai dernier, dans un tout autre dossier civil, le juge de la Cour supérieure Bertrand Synnott a estimé que Malo avait orchestré une vaste fraude pour faire disparaître près de 3,8 M$ au Cambodge.

Le procureur général rappelle que le magistrat n’y est pas allé de main morte, en disant que Malo «est prêt à faire ou à dire n’importe quoi et à mentir, si cela peut le servir».

Pas pauvre

Ce sont donc ces éléments, «qui étaient inconnus au moment du procès et qui peuvent influencer la décision à rendre», que le PGQ tient désormais à ajouter à la cause.

Il veut démontrer que l’accusé «est un homme d’affaires aguerri qui gérait un important parc immobilier et qui a organisé ses affaires, de telle sorte qu’aucun bien ne lui appartienne directement». 

Et que, «de tels éléments contribuent à démontrer que M. Malo n’est pas dans un état d’indigence, contrairement à ce qu’il prétend», conclut le PGQ.

Rappelons que selon la poursuite, Malo aurait commandé à deux hommes d’abattre un civiliste, en mars 2020, à Mont-Saint-Hilaire. 

Me Nicholas Daudelin a toutefois survécu à l’attentat. Ce dernier représentait à l’époque Mouvement Desjardins, qui poursuivait le promoteur immobilier dans un litige de plusieurs millions de dollars.

La victime, Me Nicholas Daudelin
La victime, Me Nicholas Daudelin Photo Pierre-Paul Poulin

Les deux hommes qui ont ouvert le feu sur lui ont pour leur part été condamnés à des peines de 9 et 10 ans de prison chacun, pour avoir déchargé une arme à feu l’intention de mettre la vie d’un individu en danger. 

Le dossier de Malo doit revenir devant le juge Éric Simard, au palais de justice de Longueuil, lundi prochain. Il était prévu que le débat devait être tranché ce jour-là.

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