Les États-Unis contrôlent «complètement l’espace aérien iranien» et savent où se cache le guide suprême: la «capitulation sans conditions» de l’Iran réclamée par Trump

Plusieurs jours après le début des échanges de missiles entre Israël et l’Iran, le président américain a menacé l’Iran en affirmant connaître l’emplacement de son guide suprême et contrôler son espace aérien.

«Est-il véritablement au centre d’une réelle stratégie afin de forcer l’Iran à revoir ses relations avec Israël? Ou alors, il ne fait que commenter la situation? Pour l’instant, personne ne sait ce qui pourrait se passer», observe Guillaume Lavoie, de la Chaire de recherche Raoul-Dandurand.

Mardi, le président américain, Donald Trump, a indiqué que les États-Unis ne tueraient pas le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, «pour le moment», mais qu’ils connaissaient son emplacement.

Au cinquième jour de la confrontation militaire déclenchée entre Téhéran et Israël par une attaque israélienne, Trump demande à l’Iran de baisser les armes.

Après avoir quitté en soirée, lundi, la rencontre du G7 à laquelle il assistait, le président américain a publié «capitulation sans conditions» sur sa plateforme, Truth Social.

«En s’adressant à l’Iran, essentiellement, le président américain dit: “Soit vous renoncez immédiatement à l’idée de développer la bombe nucléaire, soit je donne le feu vert à Israël.”» a commenté Guillaume Lavoie.

Donald Trump a également affirmé qu’il «contrôlait complètement et totalement le territoire aérien iranien».

Menaces

Les États-Unis «savent exactement où se cache le “soi-disant guide suprême” iranien, l’ayatollah Khamenei», mais ne comptent pas «l’éliminer, du moins pour le moment», a-t-il ajouté.

Le président français, Emmanuel Macron, qui était lui aussi présent à la rencontre du G7, a ensuite estimé qu’un changement de régime en Iran serait synonyme de «chaos».

Mardi, l’armée iranienne a appelé les habitants des grandes villes israéliennes Haïfa et Tel-Aviv à évacuer, les avertissant d’attaques «punitives» imminentes.

L’armée israélienne a pour sa part confirmé avoir pilonné depuis la nuit «des dizaines d’infrastructures de stockage et lancement [de missiles]» ainsi que «des sites de stockage de drones».

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Karima Brikh, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Sans relâche

L’Iran a juré de bombarder Israël sans relâche pour mettre fin à l’attaque israélienne d’une ampleur sans précédent lancée le 13 juin, ayant pour objectif affiché de l’empêcher de se doter de la bombe atomique.

L’Iran est soupçonné de poursuivre ce but, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil.

Depuis vendredi, l’aviation israélienne a visé des centaines de sites militaires et nucléaires, tué les principaux hauts gradés iraniens et des scientifiques du nucléaire, alors que l’armée a annoncé avoir également abattu un important commandant militaire iranien, Ali Shadmani.

Les bombardements ont aussi tué des civils des deux côtés dans des zones urbaines: 224 en Iran, selon le dernier bilan officiel de dimanche, et 24 en Israël, selon le gouvernement.

Donald Trump a réuni mardi son Conseil de sécurité nationale pour échanger sur le conflit entre Israël et l’Iran, a fait savoir la Maison-Blanche, au moment où le président américain envisage une intervention militaire des États-Unis.

Des responsables américains ont fait savoir que Donald Trump continuait d’envisager toutes les options possibles, insistant sur le fait que Washington n’était pour le moment pas impliqué dans l’offensive israélienne.

L’option la plus probable est l’utilisation de bombes américaines anti-bunker très puissantes contre le site nucléaire iranien de Fordo, profondément enterré et que les bombes israéliennes ne peuvent pas atteindre.

Des responsables américains estiment que la priorité américaine reste de démanteler le programme nucléaire iranien. Mais les commentaires de Donald Trump à propos du guide suprême iranien montrent que son assassinat fait aussi partie des options envisagées par les États-Unis.