Tennis: quatre analystes européens s’attardent aux récentes contre-performances de Félix Auger-Aliassime


Jessica Lapinski
Félix Auger-Aliassime manque-t-il «d’instinct»? C’est l’une des interrogations du panel d’experts du balado Dip Impact, de la chaîne française Eurosport, qui cherchait à expliquer les quelques contre-performances qu’a livrées le Québécois depuis son automne 2022 spectaculaire.
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«Je trouve que son jeu est toujours très, très scolaire, trop appris. J’ai un gros coup droit à mi-court, alors je vais y aller, "boum"! y a imagé, cette semaine, le Français Arnaud di Pasquale, ancien top 40 sur le circuit ATP. C’est une cartouche, mais parfois, quand ça ne se passe pas bien, c’est de la vraie bâche... Et ça arrive de plus en plus.»
Battu au troisième tour du Masters de Miami par l’Argentin Francisco Cerundolo, le neuvième mondial a ensuite été contraint de faire l’impasse sur le tournoi de Monte-Carlo, blessé au genou gauche.
Son retour à la compétition sur la terre battue de Madrid, la semaine dernière, a toutefois été lui aussi périlleux: «FAA» s’est incliné dès son premier match, face au Serbe Dusan Lajovic, 40e raquette de l’ATP.

Un adversaire qui, à la défense d’Auger-Aliassime, venait de remporter le titre à Banja Luka, en battant notamment en chemin un certain Novak Djokovic, son compatriote classé premier au monde.
À cela s’ajoutent, cette saison, des défaites contre l’Australien Alexei Popyrin (120e) au premier tour à Adélaïde, face au Tchèque Jiri Lehecka (71e) en quatrième ronde des Internationaux d’Australie et aux mains de l’Italien Lorenzo Sonego (67e) à son second match à Dubaï.
«Dans sa régularité dans l’année, il y a encore des creux trop importants pour un joueur qu’on a mis peut-être trop haut, croit aussi di Pasquale. Il est arrivé très jeune et on en a très très vite parlé comme peut-être, un futur numéro 1 mondial, un gagnant de Grand Chelem.»
«Il est encore très jeune. Tout est encore possible, nuance toutefois l’ancien joueur français. Mais parfois, c’est inquiétant.»
Attention au revers
Ex-première mondiale et gagnante de sept titres majeurs, la Belge Justine Henin, pour sa part, croit que le revers de Félix est une faille importante dans son jeu. «On dit que ç’a progressé, mais quand même: le fait qu’il dévisse quand même pas mal, qu’il fait énormément de fautes croisées, c’est quand même une grosse faiblesse», analyse-t-elle.
«Je suis aussi d’accord avec le côté scolaire, a-t-elle poursuivi. On a tellement parlé du mec bien, de son bon état d’esprit, de son aspect scolaire [bon élève], mais il faut quelque chose de plus, pour surprendre ses adversaires.»
«Et je suis aussi d’accord avec le manque d’instinct, sur le côté trop établi, qui, au fond, l’empêche de jouer un peu plus au tennis.»
Tout n’est (évidemment) pas sombre
Mais Félix n’a pas à s’inquiéter (si, vraiment, il s’inquiète de ce que les experts disent de son jeu): le portrait des panélistes n’est pas tout sombre. Di Pasquale ne doute pas qu’il connaîtra d’autres «très bons moments».
Notamment sur le dur intérieur, celui-là même où il a à ce jour glané ses quatre titres ATP, dont trois consécutifs individuels l’automne dernier, en plus de la Coupe Davis.
«[À l’intérieur], il est capable de très, très bien servir, louange-t-il. Il est physique, il travaille dur.»
L’extrait complet est accessible ici.