Tennis: la poursuite des joueurs contre l’ATP et la WTA ne fait pas l’unanimité


Jessica Lapinski
Quelque 250 joueurs et joueuses de tennis auraient été consultés avant que ne soit déposée la poursuite contre l'ATP et la WTA, cette semaine, mais l’Espagnol Carlos Alcaraz, numéro 3 mondial et l’une des plus grandes têtes d’affiche du circuit, ne serait pas du nombre.
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Le joueur de 21 ans a déclaré dans les derniers jours ne pas soutenir la poursuite, «car [il] n’était pas au courant». «Personne ne me l’a dit», s’est-il étonné devant les journalistes, avant l’entame du Masters 1000 de Miami.
Alcaraz, déjà quatre fois champion en Grand Chelem, s’est d’ailleurs dit surpris de voir l’une de ses déclarations faite aux médias être reprise dans le document de cour. «Il y a des choses avec lesquelles je suis en accord, d’autres non, a ajouté le jeune Espagnol. Mais le plus important, c’est que je ne la soutiens pas.»

Cofondateur de la Professional Tennis Players’ Association (PTPA) avec le Canadien Vasek Pospisil, le Serbe Novak Djokovic a pour sa part dit avoir choisi de ne pas inscrire son nom parmi les plaignants, car il souhaite que d’autres joueurs, qui formeront la prochaine génération, «prennent les commandes».
Mardi, une offensive judiciaire des 12 plaignants contre l’ATP, la WTA, l’ITF et l’Itia, c’est-à-dire l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis, a été déposée en justice.
Parmi leurs revendications, il est notamment question du «calendrier insoutenable» qui s’étale sur 11 mois chaque année, ainsi que d’un «mépris envers les joueurs», qui sont parfois «contraints de disputer des matchs qui se terminent à 3h du matin».
Des mots «plutôt forts»
Les plaignants, desquels font partie Pospisil, l’Australien Nick Kyrgios et la Roumaine Sorana Cirstea, reprochent aussi aux instances de gouvernance «d’exploiter financièrement les joueurs».
L’ancien numéro 1 mondial aux 23 titres majeurs s’est dit en accord avec certaines choses écrites dans la poursuite, mais pas avec l’entièreté de celle-ci.
Djokovic estime que certains mots utilisés dans la poursuite – dont «cartel» et «système corrompu» – sont «plutôt forts». «J’imagine que l’équipe qui s’occupe de ça sait ce qu’elle fait et quelle terminologie elle doit utiliser», a toutefois déclaré le Serbe.
Mais «Djoko» soutient que les joueurs de tennis ne sont «pas encore au point où l’on devrait être». «Pas uniquement au sujet des bourses, mais aussi sur plein d’autres questions qui figurent dans le document», a-t-il soulevé.
Celui qui l’entraîne cette semaine, le Britannique Andy Murray, également un ancien numéro 1 mondial, ne s’est pas épanché sur la question. Mais il a semblé décocher une petite pointe envers le directeur de la PTPA, Ahmad Nassar, dans une déclaration sur X au sujet d’un match opposant deux jeunes joueurs.
«Peut-être que le tennis n’est pas brisé, finalement», a écrit Murray.