Tempête: ces délégués internationaux voient de la neige pour la première fois


Louis-Philippe Messier
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Il n’y a pas que les enfants dans les écoles que la neige surexcite : il y a aussi les délégués internationaux de la COP 15 qui en font la découverte pour la première fois.
Les policiers du SPVM qui assurent la sécurité aux abords du palais des congrès se sont retrouvés en ce vendredi de neige avec une nouvelle tâche connexe peu ordinaire : celle de photographe.
« Pouvez-vous nous prendre en photo, monsieur l’agent ? » demandent des délégués africains au policier Philip Moogk, qui guette à l’entrée Viger et Bleury.
L’agent Moogk prend bien soin de photographier ces visiteurs souriants sous différents angles.

Tuque étonnante
Plus loin devant le palais des congrès, face à la place Jean-Paul-Riopelle, il y a quelques arbres joliment ornés de neige sur leurs branches.
Là-bas, un homme vêtu quelque peu légèrement, en beaux souliers de cuir, prend la pose tandis qu’un compatriote le photographie.
Moses Esembe Eseme, le maire de 1er arrondissement de la ville de Kumba, au Cameroun, 42 ans, découvre la neige avec enthousiasme.
« C’est magnifique ! On m’avait averti qu’il y en aurait peut-être pendant ma visite, mais je ne m’attendais pas à une telle magnitude ! » s’exclame-t-il (même si j’estime qu’à peine un centimètre s’est accumulé).
M. Eseme ne semble pas vraiment me croire quand je lui dis que c’est seulement le début de l’enneigement et qu’il y en aura beaucoup plus demain ou après-demain.
« Tout ce que je porte vient de ma ville de Kumba, tout, même mes souliers », me dit-il quand je lui fais remarquer qu’il est peu habillé.
- Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Eddy Pérez, Directeur de la diplomatie climatique internationale chez Réseau action climat et chargé de cours à l’Université de Montréal sur QUB radio :
L’entrevue s’arrête quelques secondes lorsque la neige d’une branche nous tombe sur la tête et nous fait sursauter.
Son casque de minou blanc, une sorte de feutre entouré de cuirette, a-t-il été acheté au Québec ?
« Non, ça vient du Cameroun, c’est un chapeau antimoustique pour protéger les oreilles et la tête des piqûres ! » avoue M. Eseme.

Bonhomme 101
Complètement ravie par cette première neige encore immaculée sur la ville, la Brésilienne Janania Bumbeer, 37 ans, de la Fondation O Boticário pour la protection de la nature, s’émerveille.
Elle retire ses gants pour sentir cette matière exotique directement sur sa peau.
« J’ai déjà vu de la neige au sol une fois, mais je n’en ai jamais vu tomber du ciel comme ça ! », s’enthousiasme-t-elle en indiquant les flocons qui blanchissent le décor.
Après une séance de photo devant le palais des congrès, je donne un petit cours de bonhomme de neige 101 à Mme Bumbeer et à sa collègue, Anke Manuela Salzmann, 39 ans, également du Brésil.
Je leur montre qu’en roulant une boule au sol, elle grossit...
Mmes Bumbee et Salzmann se dépêchent de monter leur premier bonhomme.
Coiffé d’un béret, avec des pièces de 1 $ en guise d’yeux et un crayon en guise de nez, il est relativement réussi.
Lorsque je suis rentré à la COP 15 quelques minutes plus tard, les déléguées brésiliennes s’affairaient toujours à améliorer leur bonhomme... et d’autres délégués les observaient, peut-être afin de les imiter plus tard.
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