Températures et précipitations extrêmes, la nouvelle «norme» au Royaume-Uni

AFP
Les températures et les précipitations extrêmes observées ces dernières années au Royaume-Uni sont désormais la « norme », indique lundi un rapport de l’agence météorologique britannique, notant que le climat est déjà « sensiblement différent » de celui observé il y a quelques décennies.
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Selon cette étude du Met Office, le « climat du Royaume-Uni s’est régulièrement réchauffé depuis les années 1980 », d’environ 0,25 °C par décennie.
Les records météo et phénomènes extrêmes constatés en 2024 — deuxième printemps le plus chaud, multiples tempêtes à l’automne — constituent désormais « la norme au Royaume-Uni », souligne l’agence.
Les températures de la dernière décennie (2015-2024) ont dépassé de 1,24 °C celles de la période de 1961 à 1990, provoquant notamment des vagues de chaleur comme celles qui ont touché le Royaume-Uni ces dernières semaines.

Entre 2015 et 2024, les précipitations se sont aussi faites plus fréquentes et intenses, avec un semestre d’hiver (octobre à mars) 16 % plus humide qu’en 1961-1990.
L’Angleterre et le Pays de Galles ont d’ailleurs connu leur hiver le plus humide depuis plus de 250 ans d’octobre 2023 à mars 2024, avec des inondations et des tempêtes.
« Ce rythme de changement et cette accumulation de records consécutifs ne sont pas des variations naturelles », souligne Mike Kendon, climatologue au Met Office et auteur principal du rapport.
« Le climat du Royaume-Uni est désormais différent de ce qu’il était il y a seulement quelques décennies, comme le montrent clairement nos observations », a-t-il ajouté.

Selon cette étude publiée dans l’International Journal of Climatology de la Royal Meteorological Society, la montée des mers britanniques s’est particulièrement accélérée ces 30 dernières années, à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale, augmentant le risque d’inondations côtières.
Les températures de surface près de la côte se sont elles accrues d’environ un degré comparé à 1961-1990.
Interrogé par l’agence PA, le ministre de l’Énergie Ed Miliband a affirmé que le « mode de vie britannique est menacé » par le changement climatique.
L’année 2025 a déjà battu plusieurs records établis en 2024, notamment celui du printemps le plus chaud depuis le début des relevés en 1884, et a été marquée par une sécheresse inédite depuis 50 ans.
L’été s’annonce lui aussi hors norme, avec trois vagues de chaleur depuis début juin.
Le plus grand distributeur d’eau du Royaume-Uni, Thames Water, va instaurer à partir du 22 juillet une interdiction temporaire d’usage des tuyaux d’arrosage dans le sud-est de l’Angleterre pour préserver les réserves.