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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

En contact avec un malade de la variole du singe, un Montréalais raconte son expérience

AFP
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Julien Corona

2022-06-03T16:53:30Z
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Alors que la variole du singe continue de se répandre au Québec, où 52 cas ont été confirmés, un Montréalais qui a été en contact avec une personne atteinte a accepté de raconter, de manière anonyme, son expérience dans le système de santé. 

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Zac (nom fictif) a eu le malheur de voir son colocataire se rendre aux urgences après qu’il eut contracté une forte fièvre accompagnée de sueurs nocturnes et de l’apparition de lésions sur une période d’environ deux semaines. 

«Je rentrais de voyage de New York, la semaine dernière, pour voir mon colocataire atteint de fièvre, sueurs, puis voir des furoncles apparaître sur son corps. Assez hypocondriaque, surtout après son passage aux urgences, il fallait moi aussi que je m’y rende», nous explique Zac. 

En effet, en tant que cas contact de son colocataire nouvellement déclaré positif à la variole du singe, Zac a lui aussi décidé de se rendre aux urgences du CHUM en début de semaine. 

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«On ressentait une véritable bienveillance de leur part, comme une volonté de bien faire face à quelque chose qu’ils ne connaissent que peu», explique-t-il. 

Avec ce témoignage, il souhaite mettre l’accent sur les soins et les conseils de grande qualité reçus des soignants dans une situation nouvelle. 

Il a aussi remarqué une certaine opacité concernant la communication des nouvelles connaissances sur la maladie et l’accès à la vaccination pour les cas contacts.  

Long isolement... et dédales d’échanges pour les contacts 

Concernant son colocataire, ses symptômes étant apparus environ une semaine avant son admission à l’urgence – où il est resté plus de 10 heures –, il demeurera isolé pour les deux prochaines semaines encore.  

Le passage de Zac à l’hôpital – il venait principalement «pour être sûr de ne pas avoir contracté le virus et pour [se] voir prodiguer préventivement les soins nécessaires, voire recevoir la vaccination contre la variole» – a été plus rapide, mais plus imprécis.  

Son choix d’agir ainsi a été motivé par la plus récente conférence de presse de la Santé publique au sujet de la maladie. Les autorités avaient indiqué que les cas contacts devaient se faire vacciner «le plus rapidement possible». 

Tout au long de son périple aux urgences du CHUM, Zac n’eut que de bons mots pour le comportement et la préparation des soignants.  

Il a notamment appris comment la maladie se transmettait entre humains.

«Comme l’infirmier du CHUM m’expliquait, on peut attraper ce virus par la sueur et les matériaux touchés et souillés par une personne malade», explique-t-il. 

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«Mon colocataire n’ayant eu aucun rapport sexuel durant les dernières semaines, mais s’étant rendu à son gym dans Hochelaga à plusieurs reprises, il l’a sûrement attrapé ici, selon les dires du personnel soignant», ajoute-t-il. 

Le personnel soignant était néanmoins désarçonné concernant la marche à suivre pour traiter son dossier de «cas contact» et les conseils ou soins supplémentaires qui devaient lui être donnés.  

Il n'a reçu, en fait, qu’une seule vraie information: pas de vaccins au CHUM! 

«Par ce passage aux urgences, j’ai appris que c’est uniquement Santé Canada qui s’occupe des vaccins.»

Une procédure opaque de vaccination et un stock minime de doses 

«Santé Canada s’est occupé de joindre mon colocataire en début de semaine, dans le cadre de son enquête pour décider ensuite si cela est nécessaire ou non de me joindre pour procéder à une vaccination», explique Zac. 

«Ils veulent décider si, oui ou non, les contacts que nous avons pu avoir représentent un risque avéré de transmission de la variole», précise-t-il. 

Santé Canada a contacté Zac dans la foulée et il a été vacciné préventivement le jour même. Étant donné qu’il est désormais protégé préventivement, il n’a pas dû se soumettre à une période d’isolement. 

«De toute façon, on m'expliqua que, tant que je n'avais pas de fièvre ou d'autres symptômes, je n'aurais pas [...] de période d'isolement à respecter», ajoute-t-il.

Selon ce que notre témoin a appris, cette procédure existe à cause d’un stock minime de doses de vaccin, et ce, alors que les cas de variole du singe continuent de progresser au pays et dans le reste du monde. 

Zac appelle donc à la vigilance et espère que le parcours de soins pour les malades et les cas contacts deviendra plus fluide et moins incertain au fur et à mesure que l’on en apprendra sur cette maladie. 

Pour rappel, la maladie se manifeste principalement par «l’apparition de fièvre, de céphalées intenses, d’une adénopathie (tuméfaction des ganglions lymphatiques), de douleurs dorsales, de myalgie (douleurs musculaires) et d’une asthénie marquée (manque d’énergie)», selon l’OMS.  

On sait aussi, désormais, que la transmission de la maladie «se fait principalement par contact direct d’une peau ou d’une muqueuse lésée avec une peau ou une muqueuse saine, et également par gouttelettes ou par contact avec du linge infecté», selon différents épidémiologistes. 

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