Telle mère, telle fille: Billie Lou suit les traces d’Alicia Moffet
L'album «No, I’m Not Crying» est disponible sur toutes les plateformes.
Alicia Bélanger-Bolduc
Pour son troisième album en carrière, la chanteuse de 26 ans Alicia Moffet affiche une assurance nouvelle et une profonde conviction envers sa musique. No, I’m Not Crying a été composé au fil des années, en étroite collaboration avec son équipe. L’artiste prendra la route cet automne pour une tournée qui promet de mettre en valeur toute la puissance de sa voix sur scène. Entourée de son conjoint Frédérick et de sa fille Billie Lou, Alicia semble avoir trouvé un bel équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie de famille.
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Alicia, parle-moi de ce nouvel album.
J’ai pris un bon deux ans pour l’écrire, ça n’a pas été facile! Ça peut paraître une longue pause pour certains, mais j’avais besoin de prendre mon temps pour le composer. L’objectif avec cet opus était de trouver mon son et de me retrouver comme artiste. J’ai toujours fait ma musique indépendamment et je sortais mes chansons quand je le voulais, sans trop y penser. Je viens de signer avec Cult Nation et je souhaitais cette fois-ci que ce soit plus recherché. C’est vraiment le projet dont je suis le plus fière.
Il y a une sonorité qui se transporterait bien à l’internationale, est-ce volontaire?
Beaucoup de gens me l’ont mentionné! C’est mon rêve depuis que je suis jeune, mais je suis déjà très reconnaissante de ce qui se passe dans ma carrière. Évidemment, dans notre stratégie, on aimerait développer ma carrière à l’extérieur du Québec, mais je suis déjà très chanceuse de remplir mes salles, ce qui n’est pas le cas de tous les artistes. Chaque chose en son temps. L’album vient de sortir et on va voir où l’intérêt se porte. Je vais maintenant organiser ma tournée pour qu’elle soit à la hauteur de ce qu’on a créé.

Parle-moi de tes inspirations pour l’album.
Même si j’ai aussi une équipe de création derrière moi, j’écris toujours à partir de ce que je vis. Je puise dans mes émotions et j’écoute beaucoup d’artistes différents pour m’inspirer. Je crois que le produit est vraiment représentatif de ma personnalité. J’ai un côté très maternel, sensible et doux, mais je peux également être très intense et frondeuse. On remarque bien ces deux facettes à travers certaines chansons plus rythmées et d’autres plus tranquilles. C’est très thérapeutique pour moi d’écrire de la musique, je peux m’exprimer de manière différente.
Tu parlais d’une tournée à venir. Comment entrevois-tu la conciliation travail-famille?
Je suis une personnalité publique, donc ma vie est mise en lumière, mais en réalité, tout le monde doit s’adapter à son métier. Les agents de bord, les médecins, les infirmières le font aussi et je crois que ça prend simplement de l’organisation. Billie restera toujours ma priorité. J’ai eu mon enfant à 20 ans et ça ne m’a pas empêchée de poursuivre ma carrière. Je ne suis plus avec son papa, mais on a une belle équipe et on s’épaule quand l’autre a besoin d'un coup de main. J’aime beaucoup l’emmener avec moi quand c’est possible. Elle a six ans, elle va faire des crises et c’est normal. On s’ajuste.
Avec Billie Lou, tu sembles avoir une petite star entre les mains!
Elle me ressemble beaucoup quand j’avais son âge, mais exposant mille, c’est terrifiant! (rires) On a les mêmes intérêts pour le chant, la musique, la danse et tout ce qui est artistique, mais elle n’est aucunement gênée. Elle peut se donner en spectacle un peu partout, devant tout le monde. C’est aussi pour ça que je l’emmène avec moi dans mes événements, parce qu’elle aime vraiment ça. Elle prévoit des scénarios pour monter sur scène, elle pense que mon public va la réclamer! Elle est belle à voir aller, c’est sûr!
Tu as eu ta fille à 20 ans. Est-ce que ç’a toujours été ton désir d’avoir un enfant assez jeune?
C’est ce que je voulais, mais à 20 ans, c’est certain que j’ai été un peu prise par surprise. J’ai un côté maternel depuis toujours, donc pour moi, c’est la chose la plus facile dans ma vie. À six ans, Billie commence à devenir un petit humain avec ses opinions et sa personnalité et... je ne suis pas épargnée! (rires) Même si je suis connue, ma fille, elle me fait de l’attitude quand même, elle s’en fout de qui je suis! Elle vient me rejoindre ce soir pour un événement et je lui ai préparé un beau petit kit dans ma loge. Elle ne me l’aurait jamais pardonnée si j'avais oublié!
Ta vie est assez accessible sur les réseaux sociaux. Cet aspect doit aider ta carrière, mais est-ce difficile, par moment, d’être constamment dans l’œil du public?
Je pense que je me mets une pression par rapport à l’utilisation de mes plateformes. Je crois toujours que je pourrais en faire plus. Je reviens d’une tournée où j’ai fait la première partie d’Alessia Cara. J’ai trouvé ça délicat puisque j’étais trop occupée pour publier beaucoup sur mes réseaux sociaux, et je m’en suis voulu de ne pas avoir profité de ce moment pour me promouvoir davantage. La réalité est que j’aime beaucoup partager ma vie avec mes abonnés, donc c’est parfois difficile de prendre une pause et ça devient très envahissant. Je crois cependant que je suis capable de mettre des limites et de me détacher de mon téléphone. Je n’ai pas de problème à le laisser de côté et à aller me reposer au spa, par exemple.
Parle-moi un peu de ta relation des trois dernières années avec ton conjoint, Frederick Robichaud?
On est très heureux. On l'oublie parfois, mais c'est tout un sacrifice que d’accepter dans sa vie un enfant qui n’est pas le sien. Il est un très bon beau-père, il n’essaie pas de prendre la place de qui que ce soit. Lui et Billie ont un lien important. Sinon, on est tous les deux entrepreneurs, donc on a 1000 projets chacun de notre côté et c'est parfois difficile de se retrouver parce qu’on a la tête ailleurs. Je trouve qu’on est bons pour se trouver des moments à deux. On se date, on part en voyage, on prend vraiment le temps d’être en amoureux.

Tu parles occasionnellement de fiançailles et d'un deuxième bébé... Ces projets sont-ils sur la glace pour le moment, avec la carrière?
Je pense aussi toujours à adopter un deuxième chien, je suis un peu folle parfois! (rires) Les deux côtés de ma personnalité se contredisent tout le temps. Je vivais un rêve en tournée avec Alessia Cara, mais je pleurais le soir parce que ma fille et mon chien me manquaient; c’est l’histoire de ma vie. En ce moment, je suis rationnelle et je sais que j’ai tout ce qu’il me faut: ma famille et ma carrière. Le projet d’enfant va attendre encore un peu, mais je ne peux pas dire non à un autre petit chien comme Willow... On n’est jamais à l’abri d’une ambition soudaine! (rires)

Le Québec t’a découvert à La Voix en 2015. Qu’est-ce que ça te fait de savoir que tu évolues dans ce milieu depuis déjà 10 ans?
Je me remémore mes débuts et je me souviens à quel point je ne comprenais pas ce qui s’en venait. Je voulais juste chanter! C’est spécial de voir le chemin que j’ai parcouru, et ça me permet de me rappeler la chance que j’ai. On a tendance à vouloir regarder vers l’avant, mais je crois que c’est aussi bien de prendre un deux minutes pour apprécier son parcours. Il y a quelque temps, je regardais mon premier spectacle de chant à sept ans et je croyais vraiment que j’avais réussi ma vie! Je suis d’autant plus nostalgique ces derniers jours, en réalisant que cet album est enfin sorti!

Qu’est-ce qu’on te souhaite pour le futur?
J’ai l’impression que ça va brasser dans les prochaines années, que cet album sera ma carte de visite à plusieurs endroits. Je suis entourée d’une équipe solide et incroyable. Je désire simplement continuer d’être bien et d’avoir un bel équilibre entre ma carrière et ma famille. Je veux bien des choses, mais il y a un prix à payer, donc je me souhaite seulement d’être heureuse dans ce que j’entreprends.
À part les spectacles, qu’est-ce qui occupera ton été?
Ça sera bien rock and roll! Dans le prochain mois, je suis dans la promotion et la construction de ma tournée, puisque mon premier spectacle se fera le 4 juillet. C’est une étape compliquée, car on doit penser aux arrangements, à la direction artistique, la liste des chansons, etc. Sinon, l’été, c’est la période des fêtes à tout le monde: moi, Billie, Fred et mes frères et sœurs, donc beaucoup de partys à l’horizon. Par la suite, en août, je pars deux mois pour tourner Occupation double. À mon retour, je commence ma tournée, qui se poursuivra jusqu’en novembre environ! Quand je regarde tout ça, j’ai le goût de paniquer, mais c’est tellement de belles choses que je dois le prendre une étape à la fois.