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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Téléviseurs dans les hôpitaux: Investissement Québec perdra jusqu’à 2M$ dans la faillite d’Hopitel

La plupart des établissements se sont rabattus sur le wi-fi pour divertir leurs patients

Un patient regardant la télé dans sa chambre à la Cité de la santé de Laval, en 2005.
Un patient regardant la télé dans sa chambre à la Cité de la santé de Laval, en 2005. Photo d’archives
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-08-29T04:00:00Z
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Investissement Québec (IQ) perdra jusqu’à 2 millions$ dans la faillite d’Hopitel, qui était le plus important fournisseur de services de divertissement dans les établissements de santé de la province.

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Hopitel a déposé un avis de faillite il y a deux semaines, a constaté Le Journalen consultant des documents publics.

L’entreprise montréalaise fondée en 1989 a toutefois cessé une bonne partie de ses activités à la fin de 2024, forçant plusieurs hôpitaux à trouver rapidement des solutions de rechange aux téléviseurs et aux systèmes d’infodivertissement installés dans des milliers de chambres de patients.

Dettes de 4,5M$

Hopitel traînait des dettes de près de 4,5 millions$, dont près de 2 millions$ à IQ pour un prêt effectué en février 2022. L’entreprise devait aussi près de 600 000$ à la Banque Nationale, plus de 575 000$ à divers cabinets de services professionnels, plus de 267 000$ à Revenu Québec, près de 168 000$ à l’homme d’affaires Gad Bitton, près de 184 000$ à Canada Vie, plus de 135 000$ à Québecor et plus de 83 000$ à Cogeco.

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Les actifs d’Hopitel ont une valeur totale de moins de 275 000$, selon une première estimation du cabinet comptable Mallette.

Le Journal n’a pas réussi à joindre le président de l’entreprise, Gary Schneider.

Gary Schneider, président d’Hopitel.
Gary Schneider, président d’Hopitel. Photo LinkedIn

La plupart des établissements qui étaient desservis par l’entreprise se sont rabattus sur leurs réseaux wi-fi pour permettre à leurs patients de se divertir. Certains offrent même le prêt de tablettes.

«Ç’a eu des conséquences un peu négatives auprès des usagers, confie néanmoins Patrick Cothenet, président du Comité des usagers de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR). Pour les personnes âgées, c’est plus compliqué.»

Patrick Cothenet.
Patrick Cothenet. Photo CUHMR

M. Cothenet se réjouit que l’HMR ait agi rapidement pour offrir une solution «temporaire» de divertissement pour les patients, mais il souhaite maintenant que l’établissement mette en place «quelque chose de convivial» et de permanent.

Au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), on examine «différentes options de remplacement pour offrir [aux] patients un service de divertissement télévisuel», indique une porte-parole, Annie-Claire Fournier.

Hopitel offrait des services dans une trentaine d’hôpitaux québécois, selon un document judiciaire cité par Radio-Canada l’an dernier.

«Pas une bonne nouvelle»

Pour Vincent Beaudet, PDG de LOC International, un concurrent d’Hopitel, la faillite de ce dernier «n’est pas une bonne nouvelle».

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Vincent Beaudet, PDG de LOC International.
Vincent Beaudet, PDG de LOC International. Photo LinkedIn

«Ce n’est jamais bien pour une industrie quand y a quelqu’un qui tombe», affirme-t-il.

Selon lui, malgré l’omniprésence des téléphones portables et des tablettes, il y a encore de l’avenir pour les systèmes d’infodivertissement dans les chambres d’hôpital.

«Même moi, j’ai 47 ans et je n’écouterai pas quatre heures de contenu ou une émission complète sur mon cellulaire si j’ai l’occasion de l’écouter sur un écran plus grand», illustre M. Beaudet.

LOC est présente dans des dizaines d’hôpitaux en Ontario et dans une dizaine au Québec. En raison de la faillite d’Hopitel, l’entreprise reçoit «beaucoup de demandes présentement», reconnaît Vincent Beaudet.

Un terminal de chevet à écran tactile vendu par LOC Medical.
Un terminal de chevet à écran tactile vendu par LOC Medical. Photo LOC Medical

De façon générale, LOC préfère que les établissements financent une partie des investissements requis pour l’installation de l’équipement. Les coûts de location peuvent atteindre 15$ par jour pour les patients.

«On veut que l’hôpital ait une certaine responsabilité parce que quand c’est gratuit [...] personne ne s’en occupe», relate M. Beaudet.

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