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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Télétravail: deux syndicats condamnent l’obligation pour les employés de l’État de travailler trois jours en présentiel

Photo ADOBE STOCK
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Mina Collin

2025-11-16T17:25:59Z
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Deux syndicats déplorent l'intention du gouvernement Legault d’obliger les employés à travailler trois jours en présentiel plutôt que deux.

• À lire aussi: Télétravail: Québec veut ramener les fonctionnaires au bureau trois jours par semaine

Le gouvernement de la CAQ souhaite s'attaquer au télétravail des fonctionnaires, révélait notre Bureau parlementaire vendredi.

Une décision que déplore le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) puisque les principaux concernés n’ont pas été consultés.

«Le personnel professionnel apprend la nouvelle en même temps que nous dans les médias. Ce n’est pas une façon adéquate et humaine de gérer le personnel professionnel», a critiqué le président du SPGQ, Guillaume Bouvrette, par voie de communiqué samedi.

Il dénonce une décision unilatérale et irréfléchie qui, selon lui, entraînera une nouvelle vague de départs dans la fonction publique, au détriment des citoyens. Cette nouvelle s’ajoute à d’autres éléments qui rendent la fonction publique de moins en moins attrayante, a-t-il ajouté dans le communiqué.

«Le gouvernement poursuit son sabotage et fragilise la santé psychologique de son personnel, a-t-il fustigé. Après les coupures de postes, l’angoisse qui plane et la surcharge de travail, maintenant le retour au bureau à trois jours pour tous.»

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Les effets positifs du télétravail

En raison de la pandémie, le travail hybride est la norme chez les employés de l’État québécois. Actuellement, on leur impose un minimum de deux jours en présentiel, le télétravail étant permis pour le reste du temps.

D’après le président du SPGQ, le télétravail joue un rôle clé dans l’attraction de la main-d’œuvre, notamment grâce aux effets positifs du mode hybride.

«Les effets bénéfiques de la flexibilité dans la prestation de travail ont été prouvés, les employées et employés sont beaucoup plus performants lorsqu’ils choisissent eux-mêmes le moment où il y a une valeur ajoutée de travailler à être sur place ou à distance», a-t-il conclu dans le communiqué.

Guillaume Bouvrette s’explique donc mal la décision du gouvernement Legault.

«Qu’est-ce qui motive ce changement de cap? Est-ce pour faire vivre les centres-villes? Est-ce que l’État gagnera en efficacité en ajoutant une journée supplémentaire au bureau?» s’est-il questionné.

Nos sources indiquent que les syndicats de fonctionnaires devraient être consultés prochainement. Rien ne serait coulé dans le béton: le gouvernement étudie la possibilité de ramener les fonctionnaires au bureau trois jours par semaine dès la fin janvier ou le début février.

«Un discours contradictoire»

Dans un courriel transmis au Journal, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) s’est aussi dit étonné d’apprendre «par les journaux» que le gouvernement souhaite ramener ses fonctionnaires au bureau trois jours par semaine.

«La présidente du Conseil du Trésor, France-Élaine Duranceau, affiche une fois de plus ouvertement tout le mépris qu'elle a pour ses employés en ne les informant pas de mesures qui auront des impacts importants sur leur travail et leur vie familiale», a dénoncé Christian Daigle, président général du SFPQ.

«Alors que le gouvernement diminue ses dépenses de locations de bureaux et ne renouvelle pas certains baux, il demande à nos membres de venir plus souvent au bureau. Lui qui cherche à désengorger les centres urbains, il y ramènera plus de voitures! C’est un discours contradictoire et incompréhensible», a-t-il ajouté.

Pour le syndicat, il n’existe «aucune valeur ajoutée à faire certaines tâches en présence».

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