Taxe verte sur l’essence: les citoyens réclament plus de transparence à la pompe

Geneviève Lajoie
Frappés de plein fouet par la hausse du coût de la vie, les citoyens du Québec veulent savoir où va leur argent et quelle part de leur facture d’essence sert à subventionner la lutte contre les changements climatiques.
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Quand on collectionne les circulaires pour payer son épicerie, on est soucieux de chaque sou qu’on dépense. Les Québécois, qui sont victimes de l’inflation, réclament aussi plus de transparence à la pompe.
Près de sept citoyens sur dix demandent au gouvernement Legault d’inscrire clairement sur leur facture quelle part du prix du carburant ils déboursent en taxe carbone, révèle un sondage Léger-Le Journal-TVA.


Actuellement, la tarification sur le carbone gonfle la note d’environ 10 cents le litre d’essence, mais n'apparaît pas de manière distincte.

Cette plus grande transparence est souhaitée par les partisans de toutes les formations politiques, du Parti conservateur d’Éric Duhaime à Québec solidaire, en passant par les péquistes, les libéraux et les caquistes.
Les subventions douteuses du Fonds vert
Mis en place dans un souci de protection de l’environnement, le système québécois de plafonnement et d’échange des émissions de GES – ou bourse du carbone – prévoit que les sommes amassées doivent servir à combattre le réchauffement climatique.
La cagnotte affichant un surplus de 1,7 milliard $ accumulés dans le Fonds d’électrification et de changements climatiques, qui se nommait jadis le Fonds vert, a toutefois fait les manchettes à de nombreuses reprises ces dernières années. Et pas souvent pour les bonnes raisons. Sa mauvaise gestion et ses subventions douteuses à l’industrie pétrolière ont notamment été dénoncées.
L’argent payé en grande partie par les automobilistes québécois a aussi servi à financer un projet d’électrification d’une réserve touristique de gorilles au Gabon, ou à subventionner Air Canada pour installer des ailettes sur des Boeing 767.