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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Tarifs sur les automobiles non américaines: «Je ne vois pas comment cela pourrait être calculé facilement»

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Agence QMI et Mathieu Boulay

2025-03-27T15:14:28Z
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La synergie des chaînes de production de voitures en Amérique du Nord pourrait rendre presque impossible le calcul des tarifs douaniers qui devront être appliqués aux pièces de voiture canadiennes, selon un spécialiste en commerce international.

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Dans son décret signé mercredi, Donald Trump a précisé que seules les parties américaines des voitures seront exemptées des tarifs douaniers de 25%.

Étant donné que certaines pièces traversent les frontières à plusieurs reprises durant la conception d’un véhicule, le professeur à l’UQAM Florian Mayneris ne comprend pas de quelle façon les droits de douane pourraient être calculés. 

«Dire qu’une voiture est américaine aujourd’hui, c’est très compliqué parce qu’il y a des pièces qui viennent du Canada, des pièces viennent du Mexique et parfois la même partie est à la fois travaillée au Mexique et au Canada», a expliqué M. Mayneris sur les ondes de LCN à l’émission de Mario Dumont.  

«Donald Trump dit: “Attention, on ne mettra des tarifs que sur la partie non américaine de l’automobile”, ajoute-t-il. En pratique, honnêtement, je ne vois absolument pas comment cela pourrait être calculé facilement par les entreprises.»

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La stratégie de Trump

C’est bien beau de faire des calculs, mais qui aura la responsabilité de démêler les chiffres qui seront sur la table? Ce n’est pas encore clair, selon M. Mayneris.

«La charge du calcul, soit elle va revenir aux entreprises, mais ça va être complètement fastidieux et très coûteux pour les entreprises de pouvoir démontrer le contenu américain de leur automobile, soit ce sera aux douanes américaines, et là encore ça va être absolument démentiel», a-t-il ajouté.

«Le risque, c’est que les entreprises se disent que tout cela est une usine à gaz ingérable et probablement, ce qu’espère Donald Trump, c’est qu’elles se disent que dans le doute, elles ferment leur ligne de production au Canada et au Mexique pour les relocaliser aux États-Unis», continue-t-il.

Cependant, si les entreprises décident de déménager leurs usines aux États-Unis, elles feront face à d’autres enjeux.

«Ce n’est pas comme si le taux de chômage aux États-Unis était très élevé et qu’il y avait une main-d’œuvre à foison disponible pour travailler dans les usines américaines, affirme le spécialiste en commerce international. Il y a une forme d’incertitude et on se demande un peu si Donald Trump a complètement conscience de l’implication de ce qu’il annonce.»

Des hausses de 12%?

Les consommateurs pourraient faire également le saut si les tarifs sont appliqués sur des véhicules produits aux États-Unis, mais avec des pièces canadiennes et mexicaines.

«En raison des pièces taxées sur le véhicule, l’augmentation pourrait aller jusqu’à 12%»«, indique le PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ), Ian P. Sam Yue Chi. Ça risque de contracter le marché automobile canadien et américain.

«En voulant rapatrier des emplois aux États-Unis sous une fausse prémisse, l’administration Trump est en train de tuer l’industrie manufacturière automobile dans la zone nord-américaine et de tuer la compétitivité.»

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.

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