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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Tarifs douaniers: le jour de la marmotte pour une entreprise de sacs et de valises qui a déjà composé avec les tarifs de Trump dans le passé

Le PDG de Groupe Bugatti, Andrew Hattem, a l’impression de revivre le même scénario que lors du premier règne de Donald Trump à la Maison-Blanche avec les tarifs douaniers.
Le PDG de Groupe Bugatti, Andrew Hattem, a l’impression de revivre le même scénario que lors du premier règne de Donald Trump à la Maison-Blanche avec les tarifs douaniers. Fournie par Groupe Bugatti
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Photo portrait de Mathieu Boulay

Mathieu Boulay

2025-04-05T04:00:00Z
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Le Groupe Bugatti, une entreprise québécoise de sacs et de valises, a l’impression de vivre le jour de la marmotte avec l’imposition des tarifs douaniers par l’administration Trump.

«On a déjà vécu une situation similaire lors du premier mandat de Donald Trump alors qu’il avait imposé des tarifs de 25% sur nos produits qui arrivaient en provenance en Chine, explique le PDG du Groupe Bugatti, Andrew Hattem.

«Dès que j’ai vu qu’il reviendrait au pouvoir, je me suis dit qu’il ramènerait des tarifs. C’est pour cette raison que nous avons réagi tout de suite.»

Des tarifs douaniers auront un impact majeur pour Bugatti alors que 50% de son chiffre d’affaires est aux États-Unis. L’autre moitié est au Canada.

«Les tarifs vont affecter énormément notre entreprise avec tout ce qu’on importe, ajoute M. Hattem, qui possède un entrepôt aux États-Unis. De plus, l’instabilité politique fait mal à notre dollar canadien et ça crée de l’inflation sur notre marché.»

Ce n’est pas la première fois que Bugatti traverse une zone de turbulence. Ce fut également le cas durant la pandémie, mais la PME avait trouvé une façon de garder la tête hors de l’eau.

«On avait vendu beaucoup de masques et de produits sanitaires. Je pensais que j’avais tout vu, mais Trump semble vouloir me prouver le contraire.»

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L'entrepôt du Groupe Bugatti à Boisbriand.
L'entrepôt du Groupe Bugatti à Boisbriand. Fournie par Groupe Bugatti

Serrer la vis

La résilience et la capacité d’adaptation de M. Hattem sont mises à rude épreuve depuis quelques semaines.

«Comme durant la pandémie, il faut être prêt à faire un pivot rapide, précise-t-il. Tu dois ajuster tes coûts de roulement. Tu dois resserrer la vis.»

Durant ce type de période, l’homme d’affaires a dû revoir certaines ententes avec ses partenaires et ses fournisseurs.

«Le principal effet des prix, c’est l’augmentation des prix, mentionne le Québécois. Ça a un impact direct sur le portefeuille des consommateurs. La réaction de ces derniers est ma grande inquiétude.

«Si on augmente 8,9 ou 10%, est-ce que le consommateur aura ce dollar pour assumer cette augmentation?»

Il s’attend à voir l’ampleur des conséquences des tarifs dans un délai de 60 à 90 jours. Pour le moment, ses clients américains n’ont pas l’intention d’augmenter les prix de ses produits.

«C’est l’éléphant dans la pièce. Par contre, c’est un élastique qui pourrait péter un moment donné et ils n’auront pas le choix d’augmenter les prix.»

Regarder ailleurs

Les menaces tarifaires de Donald Trump ont forcé Groupe Bugatti à sortir de sa zone de confort. Ses employés ont commencé à bâtir de nouvelles relations d’affaires au Vietnam, en Inde, au Cambodge et en Indonésie.

«On voulait aller dans des pays qui ne sont pas affectés par les tarifs, souligne M. Hattem. On est en train de repositionner notre chaîne d’approvisionnement.»

Il voit la situation actuelle comme une opportunité d’affaires et il n’a pas mis de projets sur la glace. Avec son équipe, il a des projets d’expansion en Amérique du Sud et en Europe.

«Sortir de ta zone de confort te permet de devenir meilleur. Il ne faut pas avoir peur de développer de nouveaux marchés.»

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