Tarifs douaniers: «L’aluminium russe n’est pas de la même qualité que l’aluminium canadien», dit un professeur
Marie-Anne Audet
Il faut relativiser la promesse russe de fournir deux millions de tonnes d’aluminium aux États-Unis dans le cadre d'un futur accord commercial, a souligné un professeur de stratégie à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval.
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Le président Donald Trump a parlé «de développements majeurs dans les transactions économiques avec la Russie» dans une déclaration faite lundi. La Russie a également proposé aux États-Unis une «exploration conjointe» de ses gisements de terres rares, a rapporté l'agence Reuters.
«Les approvisionnements en aluminium russe n'auront pas un impact significatif sur la formation des prix, mais ils ralentiront leur hausse», a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans une déclaration télévisée.
Or, «l’aluminium russe n’est pas de la même qualité que l’aluminium canadien, n’a pas les normes de traçabilité, n’est pas aussi prisé des clients industriels sophistiqués», a mentionné Yan Cimon lors d’une entrevue à l’émission À vos affaires, mardi.
Cette main tendue de la Russie, qui se manifeste alors que les États-Unis se préparent à imposer des tarifs douaniers de 25 % au Canada, leur principal fournisseur d’aluminium, servirait surtout à redorer le blason de Moscou, selon le professeur.
«Il faut quand même relativiser la promesse russe, qui est plus une posture que la Russie souhaite se donner. La Russie veut se montrer collaboratrice, ouverte dans l'environnement international actuel», a-t-il illustré.
La Russie fournissait environ 15% de l’aluminium aux États-Unis avant l’imposition de sanctions économiques en 2023.
Rappelons que le géant Alcoa a prévenu mardi que les droits de douane que veut imposer Donald Trump sur l’aluminium canadien pourraient coûter jusqu’à 100 000 emplois aux États-Unis.
Des tarifs de 25% sur l’acier et l’aluminium devraient entrer en vigueur le 12 mars et ils s’additionneraient à ceux de 25% qui pourraient être imposés le 4 mars, ce qui totaliserait 50% de droits de douane.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus