Face aux tarifs de Trump dans le domaine automobile: des Québécois prêts à acheter des autos chinoises
Il faut résister aux offensives de Donald Trump, clame l'un d'eux


Mathieu Boulay
Plusieurs Québécois se disent prêts à acheter des véhicules électriques chinois, notamment pour répliquer aux tarifs de l’administration Trump, s’ils devenaient disponibles dans les concessionnaires québécois dans les prochaines années.
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«Je serais prêt à en acheter une pour répondre à Trump qui maltraite le Canada, mentionne Yves-Pierre Clairfort. Il faut résister à ses offensives. Ça me choque, ce qui arrive.»
À l’instar de M. Clairfort, plusieurs autres Québécois que Le Journal a interrogés seraient tentés par l’achat d’une voiture de marque BYD (Build Your Dreams) reconnue pour son prix et la qualité de sa batterie.
«Ce sont des autos fiables, mentionne Astrid Dominguez, une chauffeuse de taxi. Je connais une dizaine de personnes qui en conduisent à Montréal et ils sont très satisfaits.»
Les compagnies chinoises ont essayé à plusieurs reprises de faire une percée en sol canadien en 2024, mais elles ont été stoppées par la surtaxe de 100% imposée par le gouvernement fédéral en novembre dernier.
BYD avait pourtant fait une grosse offensive en donnant cinq mandats à des lobbyistes de l’agence Crestview Strategy Inc. entre juillet et septembre de la même année. Après l’annonce de la surtaxe, l’entreprise chinoise a décidé de mettre son projet sur la glace.
Il faut préciser qu’on peut déjà voir quelques dizaines de voitures BYD qui roulent sur les routes du Québec. Elles avaient été importées par un entrepreneur avant la pandémie.
Enjeux de sécurité et d’emplois?
La Corporation des concessionnaires automobiles du Québec ne croit pas que d’ouvrir le marché aux véhicules chinois est la meilleure solution dans le contexte actuel.
«Ça peut devenir un réflexe évident pour le consommateur, mais sur le plan économique, ce n’est pas une réelle solution, mentionne le PDG Ian P. Sam Yue Chi. De plus, BYD ne fabrique pas ses véhicules et ses pièces ici, contrairement aux marques nord-américaines et asiatiques. Ça touche près de 500 000 emplois au Canada.»
De plus, quand il est question de la Chine, il peut y avoir des enjeux de sécurité.
«Le risque est aussi grand que lors de l’achat des wagons pour l’ARTM il y a quelques années, mentionne le spécialiste en sécurité informatique Steve Waterhouse. Ils sont en mesure de percevoir et d’exploiter l’information.
«S’ils sont en mesure de collecter des données sur les habitudes des gens, le gouvernement chinois peut alors lancer des campagnes d’influence.»
L’exemple de l’Europe
Avec ses batteries révolutionnaires et ses prix compétitifs, BYD a fait sa première incursion en Europe en 2021 alors qu’elle a vendu ses premiers véhicules en Norvège.
«BYD se colle au prix moyen des véhicules qui sont en vigueur dans les pays où elle désire s’installer», précise M. Chi.
Les véhicules BYD ne sont pas vendus seulement en ligne. Les gens peuvent aussi se les procurer aussi en concessionnaire. Par ailleurs, le manufacturier chinois a ouvert son 300e garage en Europe dans les derniers mois.
Pour illustrer le succès foudroyant en Europe, on peut se diriger en Suède. En l’espace d’un an, un des modèles de BYD est devenu le plus vendu dans ce pays.
BYD n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevues.
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