Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Tarifs de 10% sur le bois d’œuvre: l’industrie forestière encore fragilisée par Trump

Photo fournie par ASSOCIATION FORESTIÈRE DE LANAUDIÈRE
Partager
Photo portrait de Louis Deschênes

Louis Deschênes

2025-10-01T04:00:00Z
Partager

Les droits de douane de 10% sur le bois d’œuvre font craindre une saturation du marché canadien, ce qui viendrait fragiliser des centaines d’emplois dans l’industrie forestière au Québec.

Selon le directeur général de l’entreprise Damabois, si les entreprises vendent beaucoup moins aux États-Unis à cause des coûts élevés, ce seront toutes les scieries qui en ressentiront les effets négatifs.

«C’est très inquiétant, et même pour les entreprises comme nous qui n’exportent pas aux États-Unis parce que ceux qui ne vendent pas présentement au Canada vont finir par le faire et inonder le côté canadien», affirme Harold Truchon.

Cette annonce de Trump arrive après plusieurs mises à pied temporaires en lien avec les tarifs douaniers, qui causent beaucoup d’incertitude depuis des mois.

Au début d’août, Le Journal annonçait que 250 travailleurs de la Scierie St-Michel, dans Lanaudière, se retrouvaient au chômage.

Des centaines d’employés des usines de Rémabec, en Mauricie et au Saguenay, ont aussi été frappés par des avis de licenciement en juin dernier.

«Les marges de manœuvre sont inexistantes. Ce n’est pas une cachette, déjà plusieurs usines roulent au ralenti», confirme M. Truchon, en contact avec plusieurs exploitants.

Une autre tuile

La directrice générale de la Fédération québécoise des coopératives forestières explique que c’est une autre tuile qui s’abat sur le secteur forestier, déjà fragilisé par la guerre commerciale avec les États-Unis.

Publicité

«C’est une taxe supplémentaire qui vient s’ajouter aux droits compensatoires et antidumping de 35,16 %», souligne Annie Beaupré.

Et la crise n’épargne personne, ajoute-t-elle, puisque c’est toute la chaîne d’exploitation forestière qui est secouée, depuis la coupe des arbres sur le terrain jusqu’à l’acheminement du bois vers les lieux de transformation, comme les scieries et les usines de pâte à papier.

«C’est sûr que si les usines diminuent la cadence, ils ont moins besoin de bois et moins d’entreprises vont récolter en forêt», analyse-t-elle.

Augmenter les coûts

Avec une autre augmentation des tarifs douaniers, le bois québécois va se vendre plus cher aux États-Unis.

La facture pourrait donc être refilée aux consommateurs, mais est-ce que l’économie américaine va être capable de supporter cette hausse? se questionne Vincent Garneau, directeur général de Groupe Forestier Québec.

«Il y a des limites à ce que les gens peuvent payer. C’est quand qu’on atteint ce seuil-là? On est inquiet», lance-t-il.

Pierre-Olivier Morency, directeur de Groupe Lebel, indique que les entreprises doivent également suivre les coûts imposés par le marché américain, sinon elles ne seront pas compétitives.

«C’est comme ça dans les autres secteurs aussi, on essaie de repasser la facture aux clients américains, mais c’est plus facile à dire qu’à faire», indique le gestionnaire de 1250 employés.

Même si les solutions miracles sont peu nombreuses, les intervenants souhaitent que le premier ministre Mark Carney trouve un terrain d’entente avec les États-Unis.

À Québec, un nouveau projet de loi pour l’aménagement des forêts est souhaité depuis que François Legault a jeté l’ancien à la poubelle.

Publicité
Publicité