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L'article provient de Le Journal de Montréal

Tarifs d'électricité : non à l'indexation !

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Photo portrait de Michel Girard

Michel Girard

2022-03-10T10:00:00Z
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En vue des prochaines élections provinciales du 1er octobre prochain, je conseille au gouvernement de François Legault de renoncer à l’indexation des tarifs d’électricité.  

Et j’invite le premier ministre François Legault à l’annoncer dès le prochain budget que son ministre des Finances, Éric Girard, déposera le mardi 22 mars prochain.  

Un homme averti en vaut deux ! S’il ne le fait pas, tant pis pour François Legault et sa troupe de candidats caquistes.  

Ils risquent de se faire accuser, par les partis d’opposition, d’appauvrir sciemment les ménages québécois par l’entremise d’Hydro-Québec, laquelle société d’État est une véritable vache à lait pour le gouvernement.  

À preuve : la contribution d’Hydro-Québec aux revenus du gouvernement du Québec a atteint en 2021 le chiffre record de 6,13 milliards $. Cela comprend le bénéfice net d’Hydro de 3,56 milliards $ ; un revenu de 1,23 milliard $ à même la TVQ que l’on paye sur notre facture d’électricité ; plus une somme de 1,34 milliard $ en redevances hydro-électriques et autres taxes.   

  • Écoutez l'édito économique de Michel Girard diffusé chaque jour en direct 6 h 50 à QUB radio :   

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INFLATION GALOPANTE 

Avec l’inflation qui galope depuis le mois d’octobre dernier, il faut s’attendre à ce que l’inflation allant du 30 septembre dernier (2021) au 30 septembre prochain (2022) gravite entre 5,0 et 6,0 %.  

Pourquoi je parle de cette période de septembre 2021 à septembre 2022 ?  

Parce qu’en vertu de la nouvelle Loi visant à simplifier le processus d’établissement des tarifs de distribution d’électricité qu’il a adoptée en 2019, le gouvernement Legault a décrété que les tarifs d’électricité allaient annuellement augmenter en fonction de la variation de l’indice des prix à la consommation lors de cette période de 12 mois. L’augmentation allait par la suite entrer en vigueur le 1er avril suivant.  

Avec cette nouvelle loi, le gouvernement Legault a retiré à la Régie de l’énergie le pouvoir de remettre en question les demandes annuelles d’augmentation de tarifs d’Hydro qu’elle jugeait trop élevées et, par conséquent, de les réviser à la baisse. Maintenant, la Régie sera appelée à se prononcer sur les hausses de tarifs une fois tous les cinq ans. Une vraie farce !  

Au grand soulagement des dirigeants d’Hydro-Québec, ces derniers n’ont plus à parader devant les commissaires de la Régie de l’énergie pour défendre leurs demandes d’augmentation.  

C’est ainsi que le 1er avril prochain, Hydro-Québec haussera ses tarifs de 2,6 %, laquelle hausse est basée sur la variation de l’indice des prix à la consommation allant du 30 septembre 2020 au 30 septembre 2021.  

L’an passé, c’est-à-dire le 1er avril 2021, Hydro avait haussé ses tarifs de 1,3 %, ce qui correspondait à l’inflation lors de la période allant de septembre 2019 à septembre 2020.  

LES MÉNAGES S’APPAUVRISSENT

Depuis un an, la reprise économique a été solide mais nous avons en même temps assisté une hausse marquée des prix d’une panoplie de produits et de services : alimentation, essence, transport, logement, taux d’intérêt, etc.  

L’inflation atteint maintenant un niveau dangereusement élevé. Cela a pour conséquence d’appauvrir « gravement » les ménages à revenu faible et à revenu moyen. 

Comme Hydro-Québec fait de solides profits, tout en rapportant à l’État québécois énormément d’argent en taxes et redevances, le gouvernement Legault devrait revoir sa décision de fixer les hausses annuelles de tarifs d’électricité en se basant sur l’inflation.  

À tout le moins, il serait sage de plafonner, mettons à 2 %, les augmentations des tarifs d’Hydro.  

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