Tarifs: confusion autour d’un nouveau logo dans les Maxi et les Provigo
Loblaw annonce sur des panneaux en magasin qu’un nouveau logo est apparu, mais en réalité ce n’est pas le cas, a constaté Le Journal.


Francis Halin
Des clients de Maxi et de Provigo voient en magasin les panneaux annonçant le nouveau logo «T» pour mieux identifier les produits soumis aux tarifs douaniers... mais aucun produit n'est identifié.
«Ça serait vraiment très utile pour aviser les gens de ne pas être trop dépendants des produits américains», lance David Castillo, 23 ans, croisé par Le Journal dans un Provigo près de Montréal, lundi.

«Ce qui devient dangereux, c’est lorsque tu n’as pas d’information et que tu prends des décisions basées sur les émotions», ajoute Thia Léveillé, 26 ans, qui aimerait voir le «T» sur des étiquettes de produits pour faire de meilleurs choix.

Ces derniers jours, de grands panneaux demandant aux clients de repérer dans les rayons le symbole «T» «pour identifier les articles soumis à des tarifs douaniers» sont apparus.
Un code QR sur l'affiche mène au site du gouvernement canadien avec «la liste des produits en provenance des États-Unis assujettis à des droits de douane de 25 % à compter du 4 mars 2025».

Marketing ou information?
À l’entrée de plusieurs magasins, et entre les rangées, on peut lire que le nouveau symbole «T» permettra dorénavant aux clients de mieux s’y retrouver.
Or, Le Journal a constaté, lundi, que le «T» n’est toujours pas mis sur les étiquettes électroniques, ce qu’a confirmé Loblaw.
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«Ça ne saurait tarder», assure la porte-parole de Loblaw, Geneviève Poirier.
«Pour l'instant, aucun produit en magasin n'est affecté par les tarifs douaniers parce que nous vendons notre inventaire actuel, celui qui est dans nos magasins et dans nos centres de distribution canadiens, au prix habituel. Le symbole "T" sera utilisé pour indiquer les changements de prix uniquement lorsque de nouveaux produits, touchés par les tarifs douaniers, seront mis en vente», ajoute-t-elle.
Sur son site web, Loblaw s’engage à être transparente «sur la façon dont les tarifs douaniers seront appliqués, les produits touchés par les tarifs et les répercussions des tarifs sur l’expérience de magasinage».

«Un peu trompeur»
D’après Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, Loblaw rate sa cible avec cette offensive.
«C’est un peu trompeur parce que si l’on applique cela à la lettre, on manque le bateau. On ne va probablement viser que les produits américains. Or, il y a beaucoup de produits touchés par les tarifs, pas justes les produits américains», analyse l’expert.

«Il y a déjà des tarifs touchant l’acier et l’aluminium qui affectent beaucoup d’entreprises agroalimentaires. Or, il n’y aura pas de ''T'' à côté de ces produits-là parce qu’ils n’arrivent pas des États-Unis directement», souligne le professeur.
Chez Loblaw, on reconnaît que les produits préparés ici peuvent voir leur prix bondir avec les tarifs douaniers «en raison d'ingrédients qui pourraient devoir être importés des États-Unis et qui seraient donc assujettis à des tarifs».
«D'autres facteurs, tels que la fluctuation des prix des produits de base ou la faiblesse du dollar canadien, peuvent également influer sur les prix», conclut Loblaw.
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