«Olymel est très préoccupée»: l’industrie du porc craint des licenciements massifs et des fermetures à cause des tarifs chinois
L’industrie demande une aide rapide d’urgence pour juguler la crise lundi


Francis Halin
Olymel et les transformateurs de viande du pays craignent des licenciements massifs et des fermetures d’usine en raison des tarifs chinois de 25% imposés sur notre porc.
«Je ne veux juste pas que ça soit le producteur qui paye au bout du compte à cause de ça», craint William Lafond, un éleveur de Lanaudière.
«Olymel est très préoccupée par cette surtaxe, indique au Journal Stéphanie Couturier, porte-parole d’Olymel. Certaines parties du porc [par exemple la tête, les pattes, les abats, etc.] ne sont consommées qu’en Chine, ce qui rend ce marché irremplaçable et les tarifs d’autant plus dommageables. La Chine représente 13% de nos ventes de porc», ajoute-t-elle.
Au Conseil des viandes du Canada, on affirme que certains sites prévoient déjà une saignée de revenus de 100 M$ cette année.
«Les droits de douane imposés par la Chine auront un impact considérable sur l’emploi et la production, ce qui pourrait entraîner des licenciements massifs, voire des fermetures d’exploitations», insiste Chris White, PDG du Conseil des viandes du Canada.
Escalade de représailles
Début mars, la Chine a annoncé la fin d’une enquête «antidiscrimination». Pékin a ensuite annoncé des droits de douane sur l’huile, les pois, le poisson, les fruits de mer et le porc.
«Ces droits de douane constituent des mesures de rétorsion contre les taxes de 100% imposées par le Canada sur les véhicules électriques fabriqués en Chine et contre une taxe de 25% sur les produits en aluminium et en acier», soutient le Conseil des viandes.
Ce n’est pas la première fois que les éleveurs québécois de porcs se retrouvent au centre d’une dispute avec la Chine. En 2019, Pékin, qui ne digérait pas l’arrestation de la numéro deux de Huawei, avait fermé la porte à la viande canadienne.
Au Québec, l’industrie porcine est capitale. On dénombre 1482 fermes porcines, selon les Éleveurs de porcs du Québec. Un éleveur sur quatre a moins de 40 ans et fait donc partie de la relève familiale. Quelque 6,8 millions de porcs sont élevés et abattus chaque année ici.
L’ensemble de la filière génère 38 000 emplois et ajoute chaque année 3,7 milliards de dollars à l’économie.
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