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L'article provient de TVA Sports
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Tammara «la Mitraille» et sa vie étourdissante : boxeuse pro et étudiante à la maîtrise en Angleterre dans un programme accéléré

Tammara Thibeault mène une carrière de boxeuse professionnelle en plus d'être étudiante à la maîtrise.
Tammara Thibeault mène une carrière de boxeuse professionnelle en plus d'être étudiante à la maîtrise. Photo fournie par MVP, Joseph Correa
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Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2025-03-14T04:00:00Z
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Tammara Thibeault s’exprime avec verve, on a envie de l’appeler Tammara la Mitraille, et en plus, elle mène de front deux carrières exigeantes.

La boxeuse originaire de Shawinigan se confond en excuses quand elle joint le représentant du Journal au téléphone avec quelques minutes de retard, ayant oublié que l’heure a changé au Québec, mais pas en Angleterre où elle habite, le décalage horaire n’étant plus le même.

On l’excuse rapidement puis la conversation à bâtons rompus s’amorce et on passe rapidement sur sa seconde victoire professionnelle, un gain remporté au bout d’un seul round contre Sonya Dreiling (6-8, 2 K.-O.) vendredi dernier.

«Quand je suis arrivée pour ma marche sur le ring, j’étais super relax, j’avais confiance en ma préparation et ça s’est vu, explique-t-elle. Les ajustements que je voulais faire comparativement au premier combat, c’était d’être plus calme, d’être plus établie sur mes jambes et mieux choisir mes coups, et ça fait toute la différence.»

Double emploi

C’est quand il est question de la raison pour laquelle elle s’est installée à Sheffield, en Angleterre, que la boxeuse de 28 ans se dévoile un peu plus.

Parce qu’en plus d’être devenue boxeuse professionnelle après l’amère défaite lors de son premier combat aux Jeux de Paris l’été dernier, la Mauricienne est aussi étudiante à temps plein.

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«Je suis à Sheffield depuis septembre. J’ai appliqué pour la maîtrise, il y a un bon département en urbanisme avec une maîtrise bien cotée», explique-t-elle au sujet de son programme en design et planification urbaine.

Elle a un peu la broue dans le toupet quand elle prend une pause pour parler au Journal et on comprend pourquoi quand elle explique sa situation.

«Je suis revenue de Toronto dimanche. J’ai manqué une semaine d’université dans une maîtrise intensive qui se fait sur un an au lieu de deux. Les cours finissent le 23 mai et ensuite j’ai ma thèse à faire pour septembre.»

Elle a donc les yeux rivés sur la fin de ses études avant de penser à son prochain combat, qui n’est pas du tout sur son horizon en ce moment. La décision de s’installer à Sheffield était aussi motivée par le fait que son copain est Anglais même si elle ne le voit pas énormément en raison de son emploi du temps.

Mieux choisir

Tammara Thibeault n’a pas de diagnostic de trouble du déficit de l’attention, mais elle rit de bon cœur en répondant que c’est sûrement le cas. Elle soutient d’ailleurs qu’elle doit faire attention, surtout quand elle aura conclu sa maîtrise.

«Je me connais, j’aime prendre des défis. Je vais finir mes études et quand je vais avoir ma maîtrise, je vais réévaluer ce qui est le mieux pour moi. J’ai tendance à me lancer à gauche et à droite et être brûlée.

«J’essaie d’utiliser ça à mon avantage, il n’y a pas d’autre façon de fonctionner. Mais je ne suis peut-être pas obligée de faire 600 choses en même temps. J’ai toujours plein de petits projets, mais je vais choisir mieux mes gros.»

Elle admet cependant qu’elle a pris une très grosse bouchée en choisissant de devenir professionnelle au même moment où elle amorçait un programme universitaire exigeant.

«Je trouve ça difficile de passer de mon rôle d’étudiante à celui d’athlète qui s’entraîne deux fois par jour, cinq jours par semaine et une fois sur une sixième journée.»

Réserve

Quand on lui demande si elle estime que c’est une bonne chose que la gestion du tournoi de boxe olympique ait été retirée à l’IBA, une fédération sous influence russe, pour être attribuée à la jeune fédération internationale World Boxing, elle parle d’espoir.

«Je n’ai pas de contrôle sur ça, c’est difficile quand tu n’es qu’athlète. On veut que notre sport soit aux Jeux, qu’il soit équitable et qu’il soit bien géré.

Le temps va nous le dire, je donne le bénéfice du doute, je suis très optimiste.»

Et quand on lui demande ce qu’elle pense du traitement réservé à l’Algérienne Imane Khelif, elle évoque son droit de réserve.

«C’est trop délicat comme sujet et la vérité on ne la saura pas au complet. Je connais bien Imane et par respect pour elle, je préfère ne pas trop m’avancer.»

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