Conflit Ukraine-Russie: le monde face à «un moment de péril», avertit le chef de l’ONU
AFP
NATIONS UNIES | Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé mercredi que le monde faisait face «à un moment de péril», dénonçant à nouveau les «violations» commises par Moscou à l’égard de Kiev, à l’ouverture d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations unies.
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«La décision de la Russie, de reconnaître la soi-disant "indépendance" des régions de Donetsk et de Lougansk – et la suite – est une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine et est incompatibles avec les principes de la Charte des Nations unies», a-t-il martelé.

Prenant la parole dans la foulée, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a souligné que l’Ukraine n’était pas une menace pour la Russie. «L’Ukraine n’a jamais prévu et ne prévoit aucune opération militaire dans le Donbass», a-t-il dit.
Le ministre a réclamé à l’ONU des «actes concrets et rapides» pour arrêter l’engrenage alimenté, selon lui, par la Russie et ses déploiements militaires.
«Le début d’une guerre à grande échelle en Ukraine sera la fin de l’ordre mondial tel que nous le connaissons», a mis en garde Dmytro Kuleba.
- Écoutez l’analyse de Dominique Arel, titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa
«Il faut que la Russie retrouve le chemin de la diplomatie», qu’elle «retire ses troupes, cesse de déstabiliser la région», a réclamé le ministre ukrainien. «Nous voulons la paix!» a lancé à la fin de son long discours Dmytro Kuleba, vivement applaudi par l’Assemblée générale de l’ONU sous l’œil impassible d’un diplomate représentant la Russie.
La réunion de l’Assemblée générale à laquelle participent les 193 membres de l’ONU est une session annuelle sur les «territoires ukrainiens occupés temporairement», organisée depuis l’annexion de la Crimée par la Russie.
Plusieurs ministres ont prévu d’intervenir lors de la réunion qui doit durer toute la journée de mercredi. Non prévu à l’origine, Antonio Guterres a décidé d’y participer après être revenu précipitamment à New York en annulant à la dernière minute un voyage en Afrique.
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5 millions de réfugiés possibles
Le conflit déclenché par la Russie avec l’Ukraine pourrait se traduire par «une nouvelle crise de réfugiés» avec «jusqu’à 5 millions de personnes supplémentaires déplacées», a averti mercredi l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, devant l’Assemblée générale des Nations unies.
«Si la Russie continue sur cette voie, elle pourrait –selon nos estimations – créer une nouvelle crise de réfugiés, l’une des plus importantes auxquelles le monde soit confronté aujourd’hui, avec jusqu’à 5 millions de personnes supplémentaires déplacées par la guerre choisie par la Russie et sa pression exercée sur les voisins de l’Ukraine», a-t-elle dit.