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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Sylvain Kabbouchi assassiné: scène troublante, mais «pas surprenante», selon le Syndicat des agents correctionnels

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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2025-07-21T18:35:37Z
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Bien que le meurtre de Sylvain Kabbouchi a été «particulièrement graphique» pour ceux qui ont découvert le corps du chef du gang Arab Power au pénitencier de Donnacona, le président du Syndicat des agents correctionnels estime que ce genre d’images n’a malheureusement plus rien de surprenant.

• À lire aussi: «Tête d’affiche de la violence à Laval»: un des chefs d’Arab Power tué au pénitencier

Kabbouchi, qui avait déjà été décrit comme «une véritable tête d’affiche de la violence à Laval», a été retrouvé mort dimanche matin au pénitencier à sécurité maximale où il purgeait une peine à perpétuité pour meurtre.

Il aurait été poignardé à plusieurs reprises, dont au visage, en plus de se faire trancher la gorge, selon nos informations. Grièvement blessé, il serait décédé à l’infirmerie.

«Nous sommes le seul corps de métier qui doit composer régulièrement avec des atrocités comme ça. Dans notre travail, on est exposés à des meurtres en 4K sur un écran. Ce n’est plus surprenant, mais ça reste extrêmement troublant, et il va bien falloir gérer l’après-coup et offrir les soins nécessaires à notre monde», fait valoir le président du Syndicat des agents correctionnels du Canada, Frédérick Lebeau.

Photo MARTIN ALARIE
Photo MARTIN ALARIE
En prison comme en ville

Comme l’assassinat fait toujours l’objet d’une enquête de la Sûreté du Québec, M. Lebeau n’a pas voulu commenter les circonstances qui ont mené à cette sordide affaire.

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Il déplore toutefois cette nouvelle preuve que la hausse de violence marquée que l’on observe entre groupes criminalisés dans la rue se transpose dans les prisons canadiennes.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Karima Brikh, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«On voit des évènements violents au quotidien et à tous les niveaux de sécurité. La semaine dernière au Centre de détention à sécurité maximale Kent, en Colombie-Britannique, un agent a été poignardé au visage par un détenu. Tout le monde est à risque, et il faut en faire plus pour garder le contrôle.»

Photo Agence QMI, MARC VALLIÈRES
Photo Agence QMI, MARC VALLIÈRES

Manque d’outils

Frédérick Lebeau soutient que Service correctionnel Canada doit doter ses employés de plus d’outils pour faire face aux problématiques grandissantes du trafic de stupéfiants et d’armes dans les pénitenciers.

«On commence à avoir plus de détecteurs de drones, mais il faut continuer de s’équiper. Avoir des scanners corporels et des brouilleurs d’ondes serait un gros plus pour freiner le trafic de stupéfiants», souligne-t-il.

Il aimerait aussi que les détenus soient plus imputables de leurs faits et gestes derrière les barreaux.

Photo d’archives, RENÉ BAILLARGEON
Photo d’archives, RENÉ BAILLARGEON

Au début du mois, le président québécois du même syndicat, Mike Bolduc, s’inquiétait du fait que Kabbouchi soit incarcéré dans le même secteur que son acolyte à la tête du groupe Arab Power Youness Aithaqi.

«On les met toute la gang ensemble, alors ils causent quatre fois plus de troubles. C’est un danger», a-t-il affirmé en entrevue avec Le Journal.

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