Sylvain Bruneau a été surpris et ravi qu'Eugenie Bouchard pense à lui : «C’est un privilège de vivre ça avec elle»
Elle lui a demandé de l'entraîner pour son dernier tour de piste à Montréal
Dave Lévesque
Eugenie Bouchard fait un dernier tour de piste à Montréal et c’est avec son vieux complice Sylvain Bruneau qu’elle a décidé de boucler la boucle.
L’entraîneur sortait du terrain quand il a rappelé le représentant du Journal dimanche. On a rapidement compris qu’il a été ravi que Bouchard pense à lui pour sa sortie de scène.
«C’est une grande marque d’appréciation, c’est un peu une surprise, mais on s’entend très bien.
«Je suis super content de vivre ce moment-là avec elle et je suis fébrile, c’est un privilège et un honneur de faire ce dernier bout de chemin auprès d’elle. Je suis très heureux.»
Dans le bonheur
Sylvain Bruneau soutient que Bouchard est tiraillée par une vague d’émotions et c’est tout à fait normal.
«C’est sûr qu’il y a de la fébrilité, pour elle c’est un mélange de joie et tristesse, mais on ne veut pas que ce soit dans l’esprit que c’est la fin», assure-t-il.
Bouchard affrontera Emiliana Arango sur le court central lundi soir. La Colombienne occupe le 81e rang mondial tandis que la Montréalaise, qui n’a disputé qu’un tournoi cette année, pointe au 1079e échelon.
«On ne veut pas être dans l’optique d’une victoire ou d’une défaite, on veut juste qu’elle puisse offrir une bonne performance. Je suis surpris de son niveau et de ce qu’elle est capable de produire à l’entraînement. Il faut être réaliste, c’est une grosse commande.»
Dans cet esprit, que va dire Sylvain Bruneau à «Genie» quand elle sera dans le tunnel en attendant de fouler le central du Stade IGA?
«C’est une très belle joueuse de tennis qui a le sens du spectacle et elle aime cette adrénaline et la pression quand les projecteurs s’allument. Elle m’a toujours impressionné dans ces moments-là. J’aimerais surtout qu’elle soit capable d’être la “Genie” qu’elle était, mais je veux surtout qu’elle en profite, qu’elle soit envahie de belles émotions et qu’elle s’en souvienne, peu importe le résultat du match.»
À son image
Ce ne sont pas tous les athlètes qui ont la chance de tirer un trait sur leur carrière selon leur propre volonté. Eugenie Bouchard a cette chance et ça cadre avec le type de personne qu’elle est, selon, Sylvain Bruneau.
«Ça cadre avec sa personnalité et le reste de sa carrière. Elle est très gentille, elle est déterminée, elle a ses idées, il faut la convaincre, elle a confiance en son instinct, alors je ne suis pas surpris que ça se termine à Montréal. C’est la fin appropriée.»
Quand on dit qu’Eugenie Bouchard boucle la boucle en disputant son dernier match de tennis en carrière à Montréal, Sylvain Bruneau nous en offre une autre preuve.
«Je me rappelle que toute jeune, elle avait joué les préqualifications, ici à Montréal, sur le court central et c’était contre Valérie Tétreault qui est maintenant directrice du tournoi.»
C’est le genre d’histoire qui ne s’invente, et pour Sylvain Bruneau, qui a connu Eugenie Bouchard quand elle commençait à se démarquer des autres, alors qu’elle n’avait que 9 ans, ça tombe sous le sens parce que «Genie» a été une joueuse hors normes.
«Je me rappelle très bien d’avoir tout de suite vu qu’il y avait quelque chose de spécial chez elle. Je me souviens encore de son revers.»