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Culture

Suzanne Clément prévoit-elle s’installer à Paris?

«STAT», mardi 20h, à Radio-Canada.

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Patrick Delisle-Crevier

2025-09-25T10:00:00Z
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On pourrait croire que l’actrice aurait le temps de souffler un peu cet automne, puisque la série STAT est maintenant diffusée en format hebdomadaire. Mais voilà qu’elle saute tête première dans le défi d’une vie pour une actrice: interpréter la grande Pauline Julien à l’écran, dans le cadre d’un projet chapeauté par Anaïs Barbeau-Lavalette. Rencontre avec une femme qui carbure aux défis.

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Suzanne, comment s’est déroulé ton été?

J’ai passé un bel été, mais il a passé très vite! J’ai aussi eu beaucoup de préparation à faire en vue du tournage du film Pauline Julien: Femme Pays, un film d’Anaïs Barbeau-Lavalette dans lequel je vais jouer Pauline Julien. C’est un gros rôle pour moi et ça me stresse un peu. Tourner avec Anaïs, c’est formidable! C’est une grande femme inspirée. J’avais aussi besoin de faire un peu de préparation cet été, avant la reprise des tournages de STAT.

Justement, le rythme de STAT est passé d’une quotidienne à une série hebdomadaire. Est-ce que ça change beaucoup de choses pour toi?

Oui, ça change un peu le rythme. La preuve, c’est que j’ai maintenant le temps de faire un film, ce que je n’aurais pas pu envisager lorsque nous étions en mode quotidienne. C’est certain que je vois une grosse différence. Avant, je jouais dans beaucoup de scènes et j’étais donc constamment sur le plateau. Maintenant, c’est beaucoup plus Julie Perreault, la réalisatrice, qui vit ça, car elle chapeaute tout.

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Comment te sens-tu dans ce nouveau rythme?

Je me sens bien, même si je craignais un peu de m’ennuyer. C’était tellement intense que j’accueille le repos avec joie. J’ai souhaité ce changement-là pour moi, mais surtout pour l’énergie de la série. Je pense qu’après trois ans, c’était important de brasser la soupe un peu.

Emmanuelle n'est pas épargnée dans «STAT».
Emmanuelle n'est pas épargnée dans «STAT».

Que retiens-tu de ce marathon un peu fou des trois dernières années?

Qu’on peut dépasser ce dont on se croit capable! On peut surpasser nos limites tout en faisant attention, bien sûr. Pour moi, avoir réussi ce long marathon de tournages, c’est pleinement satisfaisant et enrichissant. Je suis fière de l’avoir fait. Je pense que trois ans, pour moi, c’était parfait. Plus longtemps que ça, j'ai l'impression que je me serais essoufflée un peu.

Est-ce que ç’a été difficile?

Oui, surtout au début. Je voyais au montage que des scènes avaient été coupées et je me demandais si c’était à cause de moi, mais finalement, j’ai décidé de me faire confiance. Au début, je ne dormais pas la nuit. J’ai pris deux répétitrices et peu à peu, ça s’est arrangé. J’ai pris les moyens pour que ça se passe bien. Il fallait aussi apprendre le langage médical. J’adore suivre les médecins dans les hôpitaux et voir leur façon de faire pour ensuite appliquer tout ça dans mon personnage d’Emmanuelle. Je dois aussi dire qu’au-delà de la rigueur, le sport m’aide aussi beaucoup dans un tel marathon de tournages. J’ai une discipline sportive depuis longtemps et ça m’a beaucoup aidée.

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Ceux qui te connaissent savent que tu es un électron libre qui n’aime pas tant l’engagement à long terme. C’était donc surprenant de te voir t’embarquer dans une quotidienne. Explique-moi ce qui est arrivé.

Je pense que je suis allée loin dans l’autre pôle et qu’à un certain moment, j’ai senti le besoin de me recentrer. STAT me donnait un moyen de le faire. En m’embarquant là-dedans, j’étais comme sur un cheval de course; je n’avais pas le temps de penser faire autre chose. Ce marathon me sollicitait tellement que je me suis recentrée professionnellement, mais aussi sur le plan personnel. J’ai aussi vécu consécutivement la fin de vie de mes deux parents. Je suis revenue au Québec après le décès de mon père pour accompagner ma mère là-dedans, et ensuite, peu à peu, c’est elle qui s’en est allée. Passer tout ce temps ici m’a aussi permis de renouer avec l’idée de travailler au Québec et d’y revenir.

Où en es-tu avec ta carrière en France?

Ça se passe bien, j’ai réussi à faire trois films et une série dernièrement. Il y a un film d’action qui est au cinéma en ce moment et qui a pour titre Les orphelins. J'y joue une méchante avec une canne. Je n’ai donc pas eu à négliger pour autant ma carrière en France, j’ai pu y travailler encore un peu et je reçois encore des propositions. J’y vais moins souvent et, en même temps, je me sens beaucoup plus groundée quand j’y vais. Mais je vis ici. Pour moi, habiter à Paris a été un beau trip, mais ce n’est pas allé au-delà de ça. Je n’ai jamais pensé m’y installer définitivement. Pour moi, ç’a toujours été clair que c’était passager.

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Revenons à Pauline Julien. Jouer cette femme marquante, ça représente quoi pour toi?

Je suis fascinée par elle, c’était une personne fantastique qui était complète. En ce moment, je m’imprègne d’elle de plein de façons: je la lis, je la regarde, je l’écoute et je la chante, aussi... J’ai voulu suivre des cours de chant même si je n’aurai pas besoin de chanter durant le tournage. Je voulais savoir chanter parce que je vais incarner une chanteuse et c’était important pour moi d’avoir une base. J’ai lu la biographie Pauline Julien: la vie à mort de Louise Desjardins, qui est un ouvrage dense et super intéressant. Il y a tellement de vagues chez Pauline, elle change tout le temps. Elle se questionne, sa vie va bien pendant deux jours et ensuite, elle se demande pourquoi elle chante, ce qu’elle devrait chanter et si elle reste avec Gérald ou pas. On se reconnaît un petit peu là-dedans.

Ce sera un grand défi d’actrice de jouer ce personnage. Est-ce qu’on dit oui tout de suite à une telle proposition?

On ne peut pas dire non à une telle offre, mais après ça, il y a tellement de vertiges! J’ai des angoisses qui vont et qui viennent et je me demande alors pourquoi je m’inflige ça. Mais en même temps, il faut y aller! Il y a quelque chose de trop fort chez elle, je veux honorer ça. Un rôle comme ça, ça n’arrive pas deux fois dans une carrière.

En terminant, que peut-on dire sur ton personnage d’Emmanuelle dans la nouvelle saison de STAT?

Je dirais qu’elle se retrouve quand même comme un loup solitaire. Tout le monde a démissionné de l’hôpital, son chum est parti... Elle vit dans une grande solitude, autant sur le plan personnel que professionnel.

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J’ai l’impression que tu es ancrée au Québec en ce moment...

Oui, c’est vrai. J’ai tellement voyagé pendant toutes ces années que ça me fait du bien d’être ici, à la maison, d’être dans une belle routine et de reprendre ma vie. Je suis heureuse ici, chez moi, à tourner dans deux magnifiques projets. Ça me fait le plus grand bien!

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