Suspension de Jimmy Kimmel: Obama dénonce une «cancel culture» d'État
Agence QMI
L’ancien président américain Barack Obama a vivement critiqué jeudi l’administration Trump, qu’il accuse d’utiliser les leviers de l’État pour faire taire les voix critiques dans les médias.
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«Après des années à se plaindre de la cancel culture, l’administration actuelle l’a portée à un niveau nouveau et dangereux, en menaçant régulièrement d’actions réglementaires contre les entreprises médiatiques à moins qu’elles ne musèlent ou ne licencient les journalistes et commentateurs qu’elle n’aime pas», a déclaré M. Obama dans un message publié sur X (anciennement Twitter).
After years of complaining about cancel culture, the current administration has taken it to a new and dangerous level by routinely threatening regulatory action against media companies unless they muzzle or fire reporters and commentators it doesn’t like. https://t.co/uts7JpJZzN
— Barack Obama (@BarackObama) September 18, 2025
Cette déclaration intervient deux jours après la suspension controversée de Jimmy Kimmel, animateur vedette de talk-show sur ABC. La chaîne a annoncé la mise à l’écart de l'acteur et humoriste pour une durée indéterminée, à la suite de propos jugés controversés sur l’assassinat du militant pro-Trump Charlie Kirk.
Bien que les commentaires de Jimmy Kimmel aient été jugés «mal avisés» mais «légalement protégés» par des spécialistes de la Constitution, ils ont suscité de vives réactions dans les milieux politiques et médiatiques.
Dès mercredi, le commissaire républicain de la FCC, Brendan Carr, a menacé les stations diffusant l’émission d’ouvrir des enquêtes réglementaires. En réaction, le groupe Nexstar, propriétaire de près de 200 stations de télévision couvrant 39 % du marché américain, a condamné les propos du présentateur, les qualifiant d’«inacceptables».
Quelques heures plus tard, ABC annonçait officiellement la suspension de Jimmy Kimmel, sans précision sur la durée ou les conditions de son retour à l’antenne.

Un climat de tension autour des médias
La suspension du présentateur intervient dans un contexte tendu entre l’administration Trump et les médias, ces derniers accusant la Maison-Blanche d’intimidations récurrentes à l’encontre des journalistes critiques.
Plusieurs organisations de défense des libertés civiles ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’elles perçoivent comme un climat de censure croissante.
Pour Barack Obama, ces actions s’inscrivent dans une logique plus large de pression politique sur les organes de presse.
«Une démocratie ne peut pas fonctionner si ceux qui sont au pouvoir utilisent la régulation pour punir ceux qui les critiquent », a-t-il affirmé.