La victime de Michel Brûlé encore sous le choc
Agence QMI
L’autrice Jill Côté, survivante d’une agression sexuelle commise par l’éditeur Michel Brûlé en 2014, est revenue mercredi soir sur l’issue du procès qui les opposait et sur le décès de son agresseur, à l’émission Denis Lévesque.
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Mardi, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a annoncé avoir obtenu la confirmation officielle de la mort de Michel Brûlé. Sa mort accidentelle au Brésil, le 13 mai dernier, avait fait couler beaucoup d’encre au Québec, alors que l’homme attendait de connaître sa sentence dans cette affaire.

La thèse de l’accident de vélo a finalement été retenue comme cause officielle de sa mort.
«Je souhaitais la justice, je ne souhaitais pas mort d’homme», a indiqué Jill Côté.
«J’ai compris qu’il était décédé et je suis encore un peu sous le choc. Mais là, je suis en train de passer à une autre étape de ma vie», a expliqué Mme Côté à Denis Lévesque.
Retour sur les procédures judiciaires
«Dans l’affaire, ce qui m’a blessée le plus, c’est son témoignage à la cour où il a prétendu que j’avais accepté de l’embrasser, que j’avais accepté ses massages. J’avais l’impression de passer pour une prostituée pendant tous ces mois d’attente avant la sentence et avant la condamnation. J’avais l’impression que le public allait penser que je faisais ça pour le paraître, mais c’était bien réel», a confié Mme Côté.
En 2014, l’autrice a fait appel à Michel Brûlé pour son projet d’écriture. Elle avoue avoir été positivement interpellée par la maison d’édition de ce dernier, qu’elle jugeait en phase avec sa philosophie. La dame avait confiance en l’éditeur et était persuadée qu’il allait pouvoir donner vie à son œuvre.
Ce dernier a fini par lui fixer un rendez-vous chez lui. Mme Côté s’y est alors rendue, ne se doutant de rien. Or, cette soirée-là, Michel Brûlé a eu des gestes déplacés, a agressé sexuellement Mme Côté et lui a fait des attouchements.
«J’ai été traquée», a indiqué Jill Côté». « Ç’a été une attaque contre mes rêves», a-t-elle ajouté.
«Les conséquences d’une agression sexuelle sont majeures [dans la vie des victimes]. J’ai quitté la maison en 2016, mon mari des 24 dernières années, mes enfants. Je suis partie toute seule pour me réinventer et me guérir [...], mais j’ai encore peur et je suis encore marquée par l’agression», a-t-elle fait savoir à l’émission de Denis Lévesque.
La survivante a toutefois avoué qu’elle ne se considérait plus comme victime de Michel Brûlé. «J’ai évolué, dans ma vie, dans ma tête, dans mon cœur. J’ai grandi dans tout ça. On est victime, on peut s’effondrer, mais un moment donné, il faut se relever. Et je suis rendue là. J’en suis à me relever et ça va être ça le défi des prochains mois. Maintenant que je sais qu’il est décédé. Je n’ai plus rien à craindre, mais ça va être de l’assimiler.»