Piscines résidentielles: réactions mitigées au report de la nouvelle réglementation
Gabriel Côté
Alors que de nombreux propriétaires de piscine ont poussé un soupir de soulagement après la décision du gouvernement Legault de leur accorder un sursis d’un an pour mettre leurs installations aux normes, les organismes de prévention de la noyade, eux, jugent ce nouveau report «inacceptable».
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«Ce report envoie un bien mauvais signal : celui que la sécurité peut attendre. Or, une noyade survient en quelques secondes, et chaque jour de retard expose inutilement les familles québécoises à un risque réel, mais évitable», a déclaré vendredi le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins, dans un communiqué de presse.
Dans le régime actuel, seules les piscines construites après 2010 devaient être entièrement cerclées d’une clôture. En 2021, des modifications ont été apportées pour obliger l’ensemble des propriétaires à se conformer aux normes de sécurité. Ces changements devaient entrer en vigueur dans une dizaine de jours, le 30 septembre 2025.
C’était avant l’intervention de la nouvelle ministre des Affaires municipales, Geneviève Guilbault, qui a annoncé vendredi un nouveau sursis d’un an pour se conformer à la réglementation.
Pression
Dans les dernières semaines, la pression de groupes de citoyens exaspérés et de certaines municipalités était forte. Certains déploraient la rigidité des règles, et d’autres disaient avoir du mal à se procurer les matériaux nécessaires pour faire les ajustements requis, alors que les fournisseurs de clôtures de piscine font face à des ruptures de stock vu la forte demande.
«Même si certains propriétaires expriment leur mécontentement à l’idée de perdre leurs droits acquis, il demeure essentiel que toute mesure d’exception ou d’adaptation respecte les principes du règlement actuel, afin que les piscines soient toujours considérées comme non accessibles en dehors des périodes de baignade», a réagi M. Hawkins.
À noter que l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation avait déjà été repoussée de deux ans en 2023.
Dans ce contexte, la Société de sauvetage espère que le nouveau sursis est le dernier. «Retarder plus longtemps l’application des normes entretient un faux sentiment de sécurité, et laisse croire que les risques disparaissent avec un simple délai administratif», plaide l'organisation dans sa missive.
Gros bon sens
De leur côté, les propriétaires de quincailleries et les installateurs de clôtures de piscine saluent «le gros bon sens» de la décision de la ministre Guilbault, en rappelant les défis logistiques de l’implantation des nouvelles règles pour l’industrie.
««La pression venait de partout, et je ne parle pas de la pression de l’eau dans les piscines, je parle des citoyens, mais aussi des installateurs qui ont leur carnet de commandes plein», a raconté Richard Darveau, président de l’Association québécoise de la quincaillerie, en entrevue à LCN, vendredi.
- Avec l'Agence QMI