Surprise dans les données du Palmarès des cégeps 2025 : voici pourquoi
L’écart entre les garçons et les filles s’est creusé avec la pandémie

Daphnée Dion-Viens
Alors que plusieurs cégeps en région parviennent à faire réussir leurs étudiants bien au-delà des attentes, l’écart de diplomation s’est creusé entre les garçons et les filles au cours des dernières années, révèle la toute nouvelle édition du Palmarès des cégeps du Journal, qui effectue un retour après deux ans d’absence.
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Dans cette nouvelle édition, qui classe les cégeps en fonction de leur aptitude à faire réussir leurs étudiants dans les trois programmes préuniversitaires et les dix programmes techniques les plus populaires, ce sont des établissements situés au Saguenay, en Beauce et dans le Bas-Saint-Laurent qui s’illustrent.
Les résultats détaillés de ce classement inédit seront disponibles dès demain dans un cahier spécial de 16 pages en format papier et dans un outil interactif disponible en ligne.
Taux de diplomation
Le taux de diplomation global dans le réseau collégial, calculé deux ans après la durée prévue des études, est plutôt stable depuis dix ans, se situant à 63%, selon les plus récentes données, qui remontent à 2022.
Ce même indicateur réparti selon le sexe révèle toutefois une tendance différente.
Le taux de diplomation chez les garçons est de 55,7%, comparé à 68,9% chez les filles, un écart qui s’est légèrement accentué au cours des dernières années.
Il s’agit d’une différence de 13,2 points de pourcentage, comparé à 11,4 points il y a dix ans (voir détails plus bas).
«Ça ne me surprend pas, mais ça me choque quand même, affirme Catherine Haeck, professeure à l’UQAM qui a collaboré à la réalisation de ce palmarès. Ce n’est pas normal, les garçons devraient pouvoir réussir aussi bien que les filles.»
Cette experte, qui s’intéresse aux inégalités scolaires des garçons, rappelle que l’écart de réussite avec les filles ne fait que s’accroître à partir du primaire, et ce jusqu’à l’université.
Il est par ailleurs possible que la pandémie ait eu davantage d’impact sur la diplomation des garçons au cégep, puisqu’ils sont déjà plus vulnérables sur le plan de la réussite scolaire.
De récentes données gouvernementales ont par ailleurs démontré qu’au secondaire, les garçons ont été plus nombreux que les filles à décrocher pendant la pandémie (20% comparé à 13%).
Un défi de société
À la Fédération des cégeps, on estime que la pandémie a pu «amplifier certaines vulnérabilités».
«L’écart de diplomation entre les garçons et les filles, c’est un défi de société», ajoute sa présidente-directrice générale, Marie Montpetit.
Au cours des dernières années, les cégeps ont d’ailleurs mis en branle plusieurs mesures pour favoriser la réussite des garçons, ajoute-t-elle.
«C’est une réalité qui est préoccupante, mais ce n’est pas une fatalité. On voit déjà des mesures d’accompagnement qui font une différence. Ça demeure un défi collectif qui demande un engagement de toute la société et des ressources supplémentaires pour s’y attaquer.»
Écart de diplomation entre les garçons et les filles au cégep
Taux de diplomation global
2022
▪ Filles : 68,9%
▪ Garçons : 55,7%
▪ Écart : 13,2 points
2012
▪ Filles : 67,9%
▪ Garçons : 56,5%
▪ Écart : 11,4 points
Source : ministère de l’Enseignement supérieur (les données de 2022 sont issues des cohortes ayant commencé le cégep en 2017 alors que celles de 2012 sont issues des cohortes ayant commencé le cégep en 2007)
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