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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Surpoids et obésité: une hausse importante depuis la pandémie

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Agence QMI

2025-07-14T14:54:50Z
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La pandémie de COVID-19 n’a pas seulement bouleversé les habitudes sociales et économiques des Canadiens, elle a aussi conduit à une progression de l’obésité à l’échelle nationale, selon une nouvelle étude publiée dans le Canadian Medical Journal.

L’étude menée auprès de 746 000 Canadiens de 18 ans et plus révèle que le taux d’obésité chez les adultes, basé sur l'indice de masse corporelle (IMC), est passé de 24,95% en 2009 à 32,69% en 2023. 

Si cette hausse de près de 8% sur 15 ans est notable, c’est surtout l’accélération observée depuis la pandémie de COVID-19 qui préoccupent les spécialistes.

En effet, avant la pandémie, le taux d'obésité augmentait d’environ 0,5% par an. Entre 2020 et 2023, ce pourcentage a doublé pour passer à 1% par an.

«Il y a une quinzaine d'années, à peu près un quart de la population canadienne était en situation d'obésité. Là, on parle actuellement du tiers de la population. [...] Il y a vraiment eu une accélération, le double d'accélération pendant 2020 à 2023», a commenté la Dre Julie St-Pierre, pédiatre et spécialiste en obésité infantile, en entrevue au Québec Matin à LCN, lundi.

Pour elle, comme pour les auteurs de l’étude, cette progression est notamment attribuable aux changements des habitudes de vie des Canadiens pendant la pandémie, à l’isolement, au stress et à la situation économique.

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«[Pendant cette période], le stress qui a frappé et a aussi changé notre manière de manger pendant qu'on était enfermés dans nos maisons, mais aussi des produits qui deviennent de plus en plus chers et qui sont de plus en plus difficiles de s'approvisionner. [...] L'insécurité alimentaire compte pour beaucoup avec l'inflation», a expliqué la Dre St-Pierre.

Les femmes et les jeunes les plus touchés

Parmi les groupes les plus touchés, les femmes et les jeunes adultes se retrouvent en première ligne, selon l’étude.

Alors que l'écart entre le taux d'obésité des femmes et des hommes était de 4% avant la pandémie, il n'est plus que de 1,9% aujourd'hui. Depuis 2009, le taux d'obésité chez les femmes a augmenté de 8,6%, contre 6,93% chez les hommes.

Le portrait est tout aussi alarmant chez les 18-29 ans. Depuis 2003, le taux d’obésité a presque doublé chez les jeunes femmes (de 13% à 22%).

«[Ces jeunes] se présentent maintenant dans la vie d'adulte avec plusieurs maladies chroniques, ce que l'étude dit également, c'est qu'on va avoir parfois deux, trois autres complications qui vont être associées à l'obésité finalement», déplore Dre St-Pierre.

Le Québec en retard?

Pour la spécialiste en obésité infantile, certains médicaments, comme l’Ozempic ou le Wegovy, ont la capacité à ralentir la progression du problème, mais il reste beaucoup à faire pour les rendre plus accessibles.

«Les États-Unis sont mieux organisés, ils remboursent plus qu'au Québec. On a vu qu'eux étaient capables de stabiliser les augmentations, alors qu'ici, on est en pleine explosion», affirme-t-elle.

Elle estime que le Québec «est en retard» et rappelle que l’Alberta vient de la reconnaître comme étant une maladie. «Ici, malheureusement, M. Dubé se refuse toujours à reconnaître la maladie. Le ministère refuse de vouloir rembourser l'Ozempic.»

Voyez l'entrevue intégrale, ci-dessus.

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