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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Sur quelle planète vit la ministre de l’Habitation?

DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC
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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2025-07-02T19:30:00Z
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La crise du logement, on le sait, s’envenime. Partout au Québec, c’est le Far West pour des milliers de Québécois dont l’unique péché, semble-t-il, est de ne pas être propriétaires.

La réalité est que l’augmentation ahurissante de 71% du prix des loyers depuis 2019 oblige de plus en plus de citoyens, à faible revenu ou de classe moyenne, à des choix qui n’en sont pas.

Soit de rester dans des logements mal entretenus, de crécher dans leur voiture, une roulotte ou chez quelqu’un, de se saigner à blanc pour payer le loyer ou de pâtir carrément dans la rue.

Or, cette crise prend de l’ampleur depuis des années. Tout d’abord parce que les décideurs politiques, tous paliers confondus, refusent d’agir de manière à faire du logement non pas une marchandise, mais un droit fondamental.

Non à l’essentiel

Quant au gouvernement Legault, il refuse de bouger sur l’essentiel.

Il dit non à la création d’un registre des baux, à un contrôle des loyers, à l’obligation de permettre un animal de compagnie, à l’accélération réelle de la construction de logements vraiment abordables et hors marché, etc.

Il refuse aussi de rendre anonymes les plaintes au Tribunal administratif du logement pour empêcher des locateurs de discriminer contre des locataires potentiels.

Pourquoi une telle inaction? Parce qu’il réserve son préjugé favorable au marché privé. La ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, en est l’incarnation de plus en plus gênante.

Mépris

Ses déclarations méprisantes envers les locataires ne se comptent plus. Ce 1er juillet, à l’émission Première Heure, elle a même déclaré ceci: «Quand on a un enjeu de logement, souvent, ça découle d’autres situations». Pardon?

Par la suite, elle a parlé de problèmes de «santé mentale». Mais sur quelle planète ou dans quel château vit-elle? Cette crise majeure happe des milliers de Québécois. Point.

Le vrai problème n’en est pas un de «santé mentale» des locataires, mais d’une absence navrante de politiques publiques véritablement efficaces.

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