Sur les traces de son père Saku: «J’ai rêvé de ce moment toute ma vie», a mentionné Aatos Koivu

Jonathan Bernier
Pour certains, enfiler le chandail du Canadien représente le début d’un rêve. Pour d’autres, c’est l’occasion de patiner avec le logo de l’équipe qu’ils ont chérie en grandissant. Pour Aatos Koivu, c’est la chance de revenir à la maison.
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Choix de troisième tour du Canadien en 2024, le fils de Saku avait fait l’impasse sur le camp de développement qui s’en est suivi. Un an plus tard, le voici sur la glace du Complexe sportif de Brossard en compagnie de 30 autres espoirs de l’organisation.
«Ce matin, j’ai longuement regardé le chandail du Canadien avant de l’enfiler. Je voulais savourer cet instant. J’ai rêvé de ce moment toute ma vie», a déclaré l’attaquant finlandais, au terme de la journée d’entraînement.

Alors que la majorité de ses coéquipiers des prochains jours sont arrivés en début de semaine, Koivu, lui, se trouve dans le coin depuis la semaine dernière. L’occasion était parfaite pour un petit pèlerinage familial dans la ville qui a encouragé les prouesses de son père pendant 13 ans.
«Beaucoup de gens l’ont reconnu. On les entendait dire: “Hé! C’est Saku! Hé! C’est Saku!”, a-t-il raconté. Quelques personnes sont venues demander un autographe ou une photo, mais personne n’est devenu fou. Ça m’a un peu surpris.»
Sans mots
Né en juin 2006, Aatos venait tout juste de célébrer son troisième anniversaire de naissance lorsque Saku a profité du marché des joueurs autonomes pour s’entendre avec les Ducks d’Anaheim.
Ses souvenirs du temps passé à Montréal sont un peu brouillés. Il se souvient vaguement de la maison familiale de l’île des Sœurs et du Centre Bell. Mais revenir sur les lieux de sa petite enfance, au cours des derniers jours, l’a profondément touché.
«On est allé au Centre Bell. C’était incroyable. J’étais sans mots, je ne voulais pas partir», a indiqué le jeune homme de 19 ans en racontant que sa sœur a profité d’une visite à la boutique souvenir pour acheter «une vieille tasse de Koivu».
Ce n’était pas la première fois que la famille de Saku Koivu revenait au Centre Bell. Le clan de l’ancien capitaine du Canadien s’était déplacé le 18 décembre 2014, à l’occasion de l’hommage que le Tricolore lui avait rendu.
Puisqu’il n’avait que huit ans, à ce moment, on peut comprendre qu’il ne comprenait pas totalement la raison de tout ce boucan.
Cette semaine, cependant, ce fut différent. En se promenant à l’intérieur de l’amphithéâtre, Koivu s’est surpris à s’imaginer fouler la glace où son père a joué pendant la majeure partie de sa carrière.
«Ce serait tellement spécial. Présentement, je suis incapable de trouver les mots pour expliquer ce que je ressentirais, a-t-il mentionné. J’espère qu’un jour, je pourrai savourer ce moment.»
L’ombre de Saku
Avant d’en arriver là, l’athlète de 6 pieds et 170 livres devra poursuivre sa progression avec le TPS Turku, de la Ligue élite finlandaise.
Soit dit en passant, le TPS Turku est une autre équipe pour laquelle a évolué son père. D’ailleurs, il est conscient que cet ombrage risque de le suivre longtemps.
«Ici, pour plusieurs, je suis probablement le fils de Saku, mais je veux faire mon propre nom et démontrer que je peux être, moi aussi, un bon joueur. Ça me motive.»
L’avenir nous dira s’il y parviendra.
Dans la cour des grands

Ce n’est pas demain la veille qu'on verra Aatos Koivu dans l’uniforme du Canadien. Le fils de Saku a encore quelques croûtes à manger avant de cogner à la porte du vestiaire du Centre Bell.
Au moment de s’adresser aux journalistes, il ignorait s’il prendrait part au camp des recrues du Tricolore, qui se tiendra à la fin de l’été.
Ralenti par une mononucléose la saison dernière, il a divisé son temps entre la formation principale du TPS Turku (celle qui évolue dans la Ligue élite finlandaise) et sa version junior.
«J’ai connu des hauts et des bas, mais j’ai appris beaucoup. J’ai appris comment on doit se remettre d’une situation difficile», a mentionné l’attaquant de 19 ans.
En 32 matchs dans le circuit principal, il a marqué un but et ajouté sept passes. En 12 rencontres dans les rangs juniors, il a secoué les cordages à deux occasions en plus de se faire complice de quatre buts.
«J’ai appris l’importance de la constance. Dans le junior, tu peux connaître des soirées plus difficiles. Mais avec les hommes, tu n’as pas le choix d’être à ton mieux à chaque match.»
Les précieux conseils de papa
Trouver les brèches avec de gros gaillards dans la vingtaine et la trentaine lorsqu’on mesure 6 pieds et que l’on pèse 170 livres n’est pas nécessairement chose facile.
Le paternel peut en témoigner lui qui était encore plus court (5 pieds, 10 pouces) que fiston. D’ailleurs, Aatos a raconté qu’il avait traversé plusieurs moments d’inquiétude en raison de l’arrivée tardive de sa poussée de croissance.
Il a fallu la sagesse de son père pour l’empêcher de paniquer.
«Quand j’étais jeune, que j’étais un peu plus petit et moins gros que les autres, mon père et mon grand-père me répétaient de patienter. Ils me disaient que mon temps allait venir. Ça m’a fait du bien, ça m’a calmé. Ça m’a permis de me concentrer sur autre chose et de suivre ma propre voie. C’était un bon conseil.»