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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Nous avons accompagné une équipe d’après sinistre pour nettoyer la m**de rejetée par les égouts

Notre journaliste s’est rendu à Lachine avec Qualinet pour nettoyer des appartements sinistrés par les pluies diluviennes de dimanche dernier.

Marie-Pierre Cliche me montre le meuble où le drain de lavabo, connecté à rien pendant les rénovations, a pu cracher librement l’eau noire.
Marie-Pierre Cliche me montre le meuble où le drain de lavabo, connecté à rien pendant les rénovations, a pu cracher librement l’eau noire. Photo Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2025-07-16T23:00:00Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Le récent déluge a infligé à des propriétaires de logements le moins ragoûtant des dégâts d’eau: le refoulement d’égout. Le Journal a accompagné une équipe de nettoyage experte en après sinistre pendant un «grand ménage».

Dans certains appartements du rez-de-chaussée de l’édifice à condos le Bourg Prévost, sur la 10e Avenue à Lachine, ce n’est pas directement la pluie du 13 juillet qui a posé problème.

C’est un effet secondaire de celle-ci: les évacuations sanitaires, qui auraient dû rester sous terre pour aller jusqu’à l’usine de traitement, ont été régurgitées par la tuyauterie.

Cette vomissure noirâtre qui a débordé de certaines toilettes a pu se répandre parfois jusque dans les cuisines et dans les salons.

Même le corridor commun a été inondé.

«Comme ça vient des égouts, on n’a pas le choix: il faut retirer le nécessaire pour accéder aux parties salies que nous devons assainir ou remplacer», m’explique Olivier Fortier, qui supervise l’équipe de Qualinet sur place.

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M. Fortin s’occupe habituellement des ventes chez Qualinet, mais là, il est en renfort sur le terrain.

Il me montre l’organisation de l’équipement dans le corridor encore humide.

Le bas de murs, évidemment contaminé, a été retiré.

«Ces ventilateurs orientés sur les parties à sécher poussent l’air humide vers le déshumidificateur industriel là-bas», m’indique-t-il.

Les ventilateurs soufflent vers là où se situe le déshumidificateur.
Les ventilateurs soufflent vers là où se situe le déshumidificateur. Photo Louis-Philippe Messier

Un puissant fongicide vaporisé sur les zones touchées annihile ensuite les bactéries résiduelles.

Ce fongicide désinfecte les parties qui ont été affectées en surface. Celles qui ont bu l’eau sale sont retirées.
Ce fongicide désinfecte les parties qui ont été affectées en surface. Celles qui ont bu l’eau sale sont retirées. Photo Louis-Philippe Messier

«Il y a aussi des purificateurs d’air dans chaque appartement traité et dans le corridor pour que l’air soit le plus sain possible», ajoute M. Fortier.

Plusieurs purificateurs d’air comme celui-ci captent les impuretés pendant les travaux.
Plusieurs purificateurs d’air comme celui-ci captent les impuretés pendant les travaux. Photo Louis-Philippe Messier

Dégâts variables

Pendant l’entrevue, un homme visiblement pressé tenant une mallette arrive: le représentant de l’assureur.

La présidente du syndicat de copropriété du Bourg Prévost, Carole Plante, qui est elle-même une sinistrée, fait visiter les lieux à cet homme plus occupé que le premier ministre depuis lundi.

«J’ai été chanceuse dans ma malchance parce que mes enfants étaient chez moi et qu’ils ont pu confiner l’eau sale qui sortait de la toilette à la salle de bain en barricadant la porte», se félicite Mme Plante.

Carole Plante me montre le coin sali par le refoulement.
Carole Plante me montre le coin sali par le refoulement. Photo Louis-Philippe Messier

Le refoulement a été plus invasif chez sa voisine Marie-Pierre Cliche où de nombreux ventilateurs serviront.

Ces ventilateurs serviront chez Mme Cliche, qui a été plus touchée que les autres.
Ces ventilateurs serviront chez Mme Cliche, qui a été plus touchée que les autres. Photo Louis-Philippe Messier

«L’eau noire est sortie par un drain de lavabo laissé vacant pendant les rénovations de ma salle de bain, alors elle a pu se propager loin», me montre-t-elle.

Munis d’une caméra thermique, M. Fortier et ses collègues peuvent évaluer la hauteur jusqu’où l’eau sale a été imbibée par le plâtre... c’est la partie qu’il faudra retirer.

La caméra thermique permet de visualiser jusqu’où l’eau a été bue par le gypse.
La caméra thermique permet de visualiser jusqu’où l’eau a été bue par le gypse. Photo Louis-Philippe Messier

Un 2e déluge?

«Heureusement que j’ai un endroit où demeurer en attendant la fin de ce gâchis», se console Mme Cliche.

Lorsque je suis parti, l’équipe sur place terminait sa besogne de séchage et d’assainissement.

Quant à la partie «reconstruction» chez les sinistrés, nul ne peut prévoir quand elle sera achevée.

Le commencement des vacances de la construction vendredi la retardera.

Pendant ces deux semaines, on croise les doigts pour qu’un nouveau déluge ne survienne pas...

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