SuperFrancoFête à l’Agora: une célébration festive de la chanson en français


Cédric Bélanger
Pour une troisième année d’affilée, le Grand concert de la francophonie a rempli sa mission, mardi soir, à l’Agora de Québec: offrir une célébration dynamique de la chanson en français en réunissant sur scène des artistes de trois continents à la SuperFrancoFête.
Le défi était encore une fois de taille. Comment faire cohabiter des airs intemporels des Plamondon, Aznavour ou Goldman avec des succès actuels d’artistes d’ici, d’Europe et d’Afrique, dont certains sont peu ou pas connus du tout du public d’ici, tout en gardant la foule dans le coup pendant près de trois heures?
En optant pour des chansons dansantes et en limitant les ballades, du moins durant une grande partie du concert.
De la découverte française de la soirée, Black M, qui a laissé sa carte de visite à chacune de ses apparitions au moyen de ses entraînantes mélodies électro-pop, aux numéros percutants des rappeurs Samian et Biz, en passant par l’irrésistible afrobeat d’Amadou & Mariam, les spectateurs ont eu plusieurs occasions de danser et d'agiter leurs bracelets lumineux.

Acrobate à ses heures, le Québécois devenu vedette en France, PETiTOM, de même que les énergiques danseurs de la troupe DM Nation, ont aussi contribué à donner un air résolument festif à cette fête de la francophonie.
Sublime Belle
À l’animation avec Black M et Véronic DiCaire, Patrick Bruel a sûrement été le plus utilisé de la trentaine de voix qui se sont succédé sur scène.
Il n’a pas manqué d’y aller de sa traditionnelle et sincère déclaration d’amour à ses admirateurs québécois sur J'te l'dis quand même, avant de joindre sa voix à celles de Mario Pelchat et Daniel Lavoie pour une reprise, sublime, de Belle lors d’un segment consacré aux grandes chansons de Luc Plamondon.
Les bras en croix pour mieux recevoir l’amour de la foule, Bruno Pelletier a ensuite été égal à lui-même, puissant et touchant, sur le trésor que lui a offert Plamondon, Le temps des cathédrales. «Aidez-moi, s’il vous plaît», a-t-il demandé à la foule, qui a répondu prestement à sa demande de chanter avec lui.

Les nostalgiques ont été servis. Ils ont entendu Ils s’aiment, si belle avec Daniel Lavoie au piano et Isabelle Boulay à ses côtés. Cette même Isabelle Boulay a été impeccable quand elle a revisité son Je t’oublierai, tout comme Mario Pelchat avec Plus haut que moi.

Aznavour d’une seule voix
L’hommage à Charles Aznavour a été un autre moment fort de la soirée, en particulier quand toute l’Agora et presque tous les artistes ont entonné d’une seule voix un monument du patrimoine musical francophone, Emmenez-moi.
La deuxième partie n’avait pas le tonus de la première. Des prestations des Français Santa et Alain Chamfort, présentées en vidéo depuis Paris, ont fait baisser le mercure, et la performance des légendes du rap français, les membres de IAM, n’a pas eu l’impact escompté.

Ça s’est replacé, de belle façon, quand Roxane Bruneau a relevé avec brio le défi de donner la réplique à Mario Pelchat sur Je n't'aime plus, point d’orgue d’un bloc de chansons d’amour.
Par la suite, c’est Jean-Jacques Goldman qui a eu droit à son hommage. Un choix judicieux puisque son succès Au bout de mes rêves a mis fin à ce marathon francophone comme il avait commencé: en dansant.
- Ce spectacle sera présenté sur France Télévision, le 4 octobre. Chez nous, on pourra le voir à TV5, le 5 octobre, et à TVA.